L’ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, n’a qu’à bien se tenir! Ce général à la retraite connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, quand il s’agit de taper sur le clan Bouteflika, aura désormais bien des raisons de s’inquiéter. «A la moindre déclaration publique du général Khaled Nezzar, une information judiciaire doit être ouverte dans le cadre de la loi sur l’obligation de réserve imposée pour les officiers de l’armée algérienne», dévoile site d’information français, «Mondafrique».
Cette loi, adoptée en juin dernier par le Parlement et les autorités algériennes, interdit formellement aux anciens officiers de l’establishment algérien de «s’inviter» dans la querelle politique qui fait aujourd’hui rage sur fond de succession de Abdelaziz Bouteflika.
Cette loi semble avoir été taillée sur mesure pour Khaled Nezzar, porte-parole des généraux victimes de la purge opérée fin décembre dernier par le clan Bouteflika pour étouffer toute velléité d’opposition de la part de l’establishment militaire et s’assurer une longévité au pouvoir. Le débarquement de l’ancien patron de l’ancien tout-puissant Département du renseignement et de la sécurité, Mohamed Lamine Mediene, fin 2015, s’inscrit dans le cadre de cette chasse aux sorcières.
Gaïd Salah, second couteau du président Bouteflika, est le stratège de cette loi du silence (Omerta) imposée aux anciens officiers de l’Armée nationale populaire (ANP).
Les instructions données au juge d’instruction du tribunal Sidi M’Hamed d’Alger, via le ministre de la Justice Taïeb Louh, portent en effet la signature de Gaïd Salah qui veut à tout prix la tête du général à la retraite Khaled Nezzar. Instructions à l’arrière-goût de revanche puisqu’elles interviennent alors que l’ancien ministre Nezzar a dernièrement traité dans les colonnes de la presse algérienne son homologue Gaïd Salah de «militaire fruste et mégalomane».
«Ahmed Gaïd Salah est entré dans une colère noire et a réclamé à la présidence de la République de réagir pour rappeler à l’ordre le vieux général à la retraite», rapporte encore le site «Mondafrique». Ce clash d’ego entre deux généraux traduit, en creux, une guerre qui n’a pas encore livré tous les secrets entre le clan Bouteflika et celui de l’ancien chef de «l’Etat DRS», Mohamed Lamine Mediene, ennemi déclaré de Bouteflika et son frère Saïd.
Cette guerre fait craindre le pire pour les chancelleries à Alger, les rapports de renseignement, dont un du Mossad, mettent déjà en garde contre le risque d’un putsch militaire en Algérie. Et ce n’est surtout pas la faillite annoncée de l’économie algérienne qui va permettre de l’éviter.