Le chef de cabinet de la présidence algérienne accuse le Maroc d'avoir des «visées expansionnistes» !

Ahmed Ouyahya, chef de cabinet de la présidence algérienne.

Ahmed Ouyahya, chef de cabinet de la présidence algérienne. . dr

L’appel du pied lancé par le patron du FLN, Ammar Saâdani, pour abandonner le Polisario, continue d’agiter le gotha politique algérien. Le chef de cabinet de la présidence algérienne a voulu «rectifier le tir» mais il a raté le but !

Le 22/11/2015 à 14h58

Les décideurs algériens accusent des signes de nervosité. Depuis la sortie du patron du FLN, Amma Saâdani, en début novembre sur Annahar TV, appelant à demi-mots son pays à renoncer au soutien apporté au Polisario, précisant que le dossier du Sahara est du ressort exclusif des Nations Unies, ils n’en ratent pas une pour «tirer» et sur leur compagnon de route et, bien évidemment, sur le Maroc. Dernière déclaration en date, celle du chef de cabinet de la présidence algérienne, Ahmed Ouyahya. Dans une interview à la chaîne de télévision algérienne privée «Dzaïr News», diffusé samedi soir, ce proche des proches de Bouteflika a attribué au Maroc des «visées expansionnistes»!

«Notre voisin, le Maroc, a voulu élargir ses territoires à travers sa Marche Verte qui va à l’encontre de la légalité internationale», croit-il savoir. "L'Algérie rejette tout changement de frontières par la force et reste attaché au respect du droit des peuples à l'autodétermination", a-t-il allégué.

Voilà qui devrait bien nous édifier sur la bonne tenue intellectuelle de l’ex-Premier ministre, Ouyahya, qui aurait pu se faire une raison et éviter de se mélanger les pinceaux. Car, à moins d’avoir perdu le sens de la géographie et de l’histoire, ce «changement de frontières» n’existe que dans l’imagination débordante de l’oligarchie algérienne. Autant que ce prétendu «droit du peuple sahraoui à l’autodétermination» dont ils se gargarisent du haut de leurs approximations à deux balles.

Rien de nouveau donc, dans la sortie fumeuse du chef de cabinet de la présidence algérienne, en dehors des couplets éculés, voire fossilisés, hérités de la guerre froide.

Mais passons, car il y a un autre souci que les décideurs algériens se font depuis la sortie du diplomate marocain Omar Rabii à l’ONU au sujet de la Kabylie. Le soutien au soi-disant «peuple sahraoui» vaudrait-il mieux que celui, vrai ou suppsoé, que le Maroc voudrait apporter au «peuple kabyle»? Pourquoi y a-t-il plus de pétro-dinars pour le Polisario que pour un «peuple kabyle» livré en proie à l'incurie et à l'oppression ?

Autant de questions auxquelles le chef de cabinet de Bouteflika n’a pas de réponses. En dehors des légendaires sornettes débitées à tout bout de champ! Rabat "veut jouer la carte de la Kabylie pour faire oublier le conflit au Sahara occidental", a affirmé Ouyahia qui est également secrétaire général par intérim du parti du Rassemblement national démocratique (RND). Il est allé encore plus loin en laissant entendre que le Maroc est impliqué dans les affrontements inter-communautaires de Ghardaïa qui ont fait récemment plusieurs morts.

"Les provocations marocaines contre l'Algérie et les interprétations fantaisistes de certaines questions à l'instar du chantage concernant Ghardaïa où l'ingérence étrangère a été avérée, n'entameront point la position de l'Algérie et ne dénatureront nullement les faits historiques", a-t-il lâché, sans peut-être se rendre compte que ces «faits» sont tout sauf «historiques». Cessez alors de raconter des histoires !

Par Ziad Alami
Le 22/11/2015 à 14h58