Moins d’un mois après le grave incident de tirs sur un habitant de Béni Khaled, région frontalière avec l’Algérie, des éléments de l’ALN ont récidivé et fait dangereusement incursion dans la région de Bouanane, à Figuig, pour enlever trois bédouins marocains et confisquer leur troupeau. Selon les quotidiens Al Massae et Al Akhbar, qui rapportent les péripéties de cette nouvelle escalade dans leur édition de ce vendredi 14 novembre, les soldats algériens sont entrés dans le territoire marocain pour se livrer au rapt et à la rapine au détriment de civils sans défense. Citant des habitants de la tribu Oulad Nasser, dont sont originaires les trois bédouins kidnappés, Al Akhbar indique que les faits de cette agression remontent à dimanche 10 novembre, quand une unité de l’ALN en provenance de la région algérienne «Khouiriâ», 124 Km de la ville de Bouarfa, a pris par la surprise les bédouins marocains ainsi que leur cheptel (160 têtes), qu’elle a embarqué à bord de camions de fortune à destination de la partie algérienne de la frontière commune. D’après les sources d’Al Akhbar, «les familles des victimes sont restées sans nouvelles des leurs jusqu’à lundi 11 novembre». Elles n’ont dû se fier qu’à leur instinct et à leur flair de «pisteurs» pour découvrir ce pot-aux-roses: leurs proches avaient été enlevés et leur cheptel confisqué par l’armée algérienne. La nouvelle se répandra comme une traînée de poudre parmi les habitants d’Oulad Nasser, qui ont saisi avec l’aide du tissu associatif local le consul algérien à Oujda pour lui transmettre leurs vives protestations. Dans un communiqué, dont Al Akhbar affirme détenir copie, les protestataires ont vigoureusement dénoncé l’attitude cavalière et irresponsable avec laquelle l’armée algérienne se comporte avec les riverains marocains, s’indignant que la vie de civils innocents soit exposée au danger.
Sur les traces des bédouins enlevés
«L’armée algérienne franchit un nouveau palier dans le feuilleton de ses provocations anti-marocaines», relève pour sa part Al Massae, dans sa livraison de ce vendredi 14 novembre. «Le film des événements, tel qu’il a été rapporté par les habitants du douar Oulad Nasser, théâtre de précédents incidents du même genre, date de ce dimanche 10 novembre de triste mémoire. Trois riverains gardant leur bétail ont été surpris de découvrir qu’ils étaient assiégés par des éléments de l’armée algérienne», relate le quotidien, qui cite nommément les victimes de cet acte de grand banditisme perpétré par l’armée algérienne. «Ils ont été conduits manu militari à l’autre bout de la frontière, au poste frontière Aouïna Houara, où ils ont été entendus par des éléments de la gendarmerie avant d’être déférés devant le procureur de la république algérienne sous l’inculpation d’entrée illégale dans le territoire algérien», dévoile le quotidien. Pendant ce temps, des éléments de la gendarmerie royale se sont rendus sur le lieu de l’agression pour s’enquérir auprès d’Oulad Nasser des circonstances de ce fâcheux événement. Un de plus, mais de trop à mettre au passif d’une armée qui, paraît-il, s’est découvert cette drôle de vocation: le kidnapping et le pillage. Simplement honteux.