L'argent de Daach débarque au Maroc!

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Revue de presseKiosque360. Les Marocains de Daach monnaient leur «jihad» au prix d’or et parviennent à en faire profiter leurs familles. Le mode opératoire.

Le 25/12/2014 à 06h30

Les pétrodollars provenant de l’exploitation et du trafic des carburants par «l’Etat islamique» arrivent bel et bien au Maroc ! «De plus en plus de Marocains ayant rallié l’Etat islamique transfèrent, via des intermédiaires étrangers, leur argent à leurs familles», alerte Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce jeudi 25 décembre. «Mais comment l’argent de l’Etat d’Abou Bakr al-Baghdadi est-il transféré et perçu par les proches parents des jihadistes marocains», s’interroge le quotidien, en indiquant avoir reconstitué le circuit de cet argent depuis sa source et jusqu’à sa destination finale au Maroc. «Souvent, les Marocains de Daach sollicitent les services de spéculateurs syriens pour faire parvenir leur argent à des intermédiaires turcs qui le transfèrent, à leur tour, vers des médiateurs européens ou des Marocains résidant en Europe. Et ce sont ces derniers qui se chargent de la remise de cet argent aux familles des combattants marocains de Daech», révèle Akhbar Al Yaoum. «Une partie débarque dans la ville turque frontalière avec la Syrie, Antakia, et est directement transmise vers Fnidek, Tanger ou encore Casablanca, via les agences internationales de transfert d'argent», dévoile le quotidien, en ajoutant que, dans d’autres cas, «il est fait recours à des spécialistes de détournement d’argent capables de faire des allers-retours entre l’Europe et le Maroc». Autre astuce utilisée par les Marocains de Daach pour faire parvenir une partie de leurs salaires à leurs familles, sans passer par les agences internationales de transfert d’argent: le recours à un réseau s’activant clandestinement dans une mosquée aux Pays-Bas, en l’occurrence «Jamaâ Qabae», reconverti en instrument de trafic illicite de fonds au profit de détourneurs se trouvant en Turquie, aux Pays-Bas et au Maroc.

Combien perçoivent les Marocains de Daech Les salaires des combattants Marocains de Daach vont de 13 à 26.000 dirhams, sans compter les primes allant jusqu’à 1600 dirhams octroyées à titre d’allocations familiales. En somme, des offres de loin supérieures à celles perçues par les combattants «locaux», syriens et irakiens compris, variant entre 4.000 et 5.000 dirhams. A cette disparité, il y a une raison. Compte tenu de son statut d’immigré, et du fait qu’il a quitté son pays pour défendre l’Etat islamique, le combattant étranger est automatiquement surpayé. Un traitement de faveur sur la base du seul statut d’ «immigré», le critère de «nationalité» n’entrant pas en ligne de compte. Une fois intégré au sein de l’Etat islamique, le combattant est censé se comporter en dehors de toute distinction d’ethnie ou de nationalité. Il devient un citoyen de l’Etat islamique, les considérations identitaires et ethniques s’effaçant au profit du citoyen «moujahid», appartenant à la grande «Oumma islamique» avec comme seul modèle référentiel le «calife» Abou Bakr al-Baghdadi.Voilà ce que pèserait la manne pétrolière en provenance des puits et autres raffineries sous contrôle du présumé «Etat islamique»: 2 millions de dollars par jour. A l’évidence, un montant ahurissant va dans les poches d’Abou Bakr al-Baghdadi et celles de ses combattants. Six mois après la conquête d’immenses territoires en Irak et en Syrie, «l’Etat islamique» a réussi à créer un véritable empire pour écouler, via un réseau assez complexe de trafiquants, du pétrole en Turquie, Jordanie et en Iran. Aujourd’hui, les combattants de Daach contrôlent environ six puits de pétrole, qu’ils ont pu mettre en marche et exploiter en un temps record avant de faire appel aux réseaux qui s’adonnaient depuis des années au trafic de carburants dans le nord de l’Irak. 

Par Ziad Alami
Le 25/12/2014 à 06h30