A croire que Saâd-Eddine El Othmani ne parvient pas à s’habituer à sa responsabilité de chef de gouvernement, qui lui donne une préséance sur tous les autres hauts commis de l’Etat, et qui exige de lui une certaine discrétion lors de ses déplacements privés.
El Othmani se croit toujours ce psychiatre qui se rendait à son cabinet, chez sa famille ou des amis, et garait sa voiture «lambda» là où bon lui semblait, sans attirer l’attention de quiconque.
En tout cas, comme le rapporte le quotidien Al Akhbar du mercredi 24 mai, la voiture de fonction d’El Othmani a été vue sur la voie publique, lundi dernier, en stationnement sur l’avenue du Grand Atlas à Hay Essalam (Salé). Pire, c’est le laveur de voitures du coin qui a eu «l’honneur» d'être chargé de dépoussiérer la luxueuse grosse cylindrée, que le chef de gouvernement conduisait lui-même. Sans chauffeur ni garde de corps. C'est la deuxième fois que Al Akhbar signale ce genre d'impair.
Laxisme? Certainement. «Irresponsable» même, écrit le journal qui explique que ce bolide blindé est suffisamment ostentatoire pour exposer la personnalité qui l’utilise à un acte malveillant. En effet, les différentes factions de la nébuleuse terroriste, rappelle le journal, ne cessent de proférer des menaces et de planifier des attaques ciblant les hauts responsables de l’Etat.
Il faut également signaler que la mafia du vol de voitures de luxe est actuellement très active entre le Maroc, l’Europe et les pays d’Afrique subsaharienne, ce qui constitue un haut risque de volatilisation pour la «bagnole» officielle d’El Othmani, qui affiche quand même un prix catalogue de 6 millions de dirhams!