La vidéo de Nasser Zefzafi vue par la presse nationale

Nacer Zefzafi. 

Nacer Zefzafi.  . Dr

Revue de presseKiosque360. La vidéo montrant, quasiment nu, le leader du Hirak, Nasser Zefzafi, a suscité indignation et colère sur les réseaux sociaux et fait sortir plusieurs administrations de leur silence. Un sujet qui fait la Une des principaux supports de la place. Tour d’horizon.

Le 12/07/2017 à 00h03

C’est le sujet du moment. La vidéo de Nasser Zefzafi montrant les différentes parties de son corps devant une caméra filmant la scène a fait, lundi 10 juillet au soir, le tour de la Toile, suscitant colère et indignation sur les réseaux sociaux. La fuite de cette vidéo, jugée humiliante et portant atteinte à la dignité du leader du Hirak, fait évidemment la Une des journaux de ce mercredi 12 juillet. D’autant que l’administration pénitentiaire s’est empressée de publier un démenti, ce qui n'a fait qu'alimenter la polémique.

Le quotidien Al Massae cite, d’ailleurs, dans son édition du jour, le directeur de la prison d'Oukacha qui se dit «surpris de la campagne ciblant l’administration pénitentiaire et la prison d'Oukacha». Abdellah Saidi précise encore, dans les colonnes du quotidien, que Zefzafi «n’a jamais porté, à l’intérieur de la prison, l’habit dans lequel il apparaît dans la vidéo», ajoutant que «les détenus et les fonctionnaires sont interdits de téléphones portables et ne sont pas autorisés à filmer à l’intérieur des prisons». Le directeur de la prison d'Oukacha va jusqu’à assurer que les caractéristiques de l’endroit où a été filmée la scène ne correspondent à aucune des salles de la prison».

Le journal Assabah s’interroge, pour sa part, sur les raisons de la fuite de cette vidéo et le timing de sa publication, tout en rappelant que quelques heures à peine après sa diffusion sur les réseaux sociaux, des communiqués officiels sont tombés, à commencer par celui du procureur du roi près la Cour d’appel de Casablanca, qui a ordonné l’ouverture d’une enquête pour lever le voile sur les circonstances et les conditions dans lesquelles cette vidéo avait été tournée et dans quel but.

Al Ahdath Al Maghribia explique, de son côté, que la vidéo a été publiée lundi 10 juillet, vers 18h, par le site Barlamane.com qui l’a présentée comme une exclusivité, avant de la supprimer une demi-heure plus tard. Al Ahdath croit savoir que la vidéo a suscité une réelle inquiétude dans les rangs du gouvernement. Ainsi, Mutapha Ramid, ministre d’État chargé des droits de l’Homme, a réagi sur les réseaux sociaux pour s’indigner de ces pratiques, tout en dénonçant une atteinte aux droits de l’Homme. Le journal ajoute que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a paru très remonté lorsque Ramid l’a informé de l’existence de cette vidéo à propos de laquelle il s’est engagé à mener une enquête.

De son côté, le quotidien Akhbar Al Yaoum n’hésite pas à parler d'«humiliation», en Une, pour décrire la vidéo de Zefzafi. Tout en revenant sur la réaction de Mustapha Ramid dont il est réputé proche et en décrivant le contenu détaillé de l’enregistrement, le quotidien utilise les termes les plus forts, parlant de «crime» ou même de «torture» le jour où le juge d’instruction a entamé son audition. Le journal donne par la suite la parole à des politiques et représentants de la société civile qui s’accordent tous sur le fait que cette vidéo est une atteinte aux droits de l’Homme et que ceux qui sont derrière son enregistrement, puis de sa publication, doivent être punis conformément aux lois en vigueur.

Par Fayza Senhaji
Le 12/07/2017 à 00h03