Le plan du chef du gouvernement pour «enterrer» les secrétariats d’Etat ne sera pas une mission facile. C’est en tout cas ce que croit savoir Al Massae, qui, dans son édition du jeudi 7 septembre, insinue que la suppression du secrétariat d’Etat chargé de l’eau et qu’occupait jusque-là Charafat Afailal a mis la puce à l’oreille aux responsables des partis politiques formant la majorité. Saâd Eddine El Othmani aurait ainsi du mal à les convaincre de son plan, ce qui laisse planer au-dessus du gouvernement un risque de scission entre les partis qui le composent.
De même, Al Massae explique que le plan du chef de l’Exécutif n’est pas pour plaire à tous les partis de la majorité gouvernementale, vu qu’il portera un coup dur à la représentativité des femmes au sein du gouvernement. En effet, la plupart des secrétariats d’Etat sont actuellement gérés par des femmes, chose qui avait déjà fait polémique lorsque le gouvernement avait été formé, d’aucuns considérant cela comme une réduction envers la gent féminine qui n’a à gérer que des départements à faible enveloppe. Cette situation a poussé les secrétaires généraux des autres partis de la majorité à appeler El Othmani à plus de clarté dans ses intentions, dans la mesure où plusieurs ministres refusent à ce jour de déléguer des pouvoirs aux secrétaires d’Etat.
Le journal écrit par ailleurs que l'option de la suppression des secrétariats d’Etat avait déjà été proposée aux partis de la majorité il y a plusieurs mois, mais avait finalement été mise en suspens en attendant qu’un accord commun soit trouvé. Sauf que le chef du gouvernement a pris l’initiative de supprimer le poste de Charafat Afailal, ce qui avait créé un tollé au sein de son parti, le PPS, dont les dirigeants s'étaient montrés surpris, n'ayant pas été informés à l’avance. C’est dire que le sujet risque de devenir une véritable épine dans le pied de Saâd-Eddine El Othmani, épine qu’il devra enlever rapidement, sous peine de voir sa coalition éclater.