Des prémices d’apaisement commencent à se dessiner dans le secteur de l’Éducation nationale après les grèves observées par les enseignants pour protester contre le nouveau statut des fonctionnaires. Alors que le ministère semble déterminé à ne pas retirer ce décret, les syndicats commencent à s’opposer sur la poursuite de la grève. C’est ainsi que la Fédération libre de l’enseignement (FLE), affiliée à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), a appelé à l’arrêt des grèves en mettant l’accent sur la nécessité «d’assumer la responsabilité nationale en cette phase cruciale».
Le secrétaire général de la FLE, Youssef Allakouch, a indiqué que les adhérents espèrent ouvrir un dialogue constructif avec le gouvernement en rappelant que le chef de l’Exécutif s’est engagé à trouver des solutions à travers le dialogue direct. Et le syndicaliste d’appeler les militants à «cesser toutes les formes de lutte, à reprendre le travail comme un signe de bonne foi et à offrir l’opportunité d’entamer des négociations directes sous la supervision du chef du gouvernement». Il ajoute que «le retour dans les classes et la reprise du travail ne signifient aucunement l’abandon de la lutte ou le renoncement à de justes revendications, mais il s’agit d’un pas positif vers le gouvernement afin qu’il retire et révise ce décret en y incluant nos amendements et nos propositions».
Une prise de position que le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement (SNE), Youness Firachine, ne semble pas partager. Son syndicat poursuivra son «programme de lutte». Il a ainsi déclaré dans un entretien téléphonique à Al Akhbar: «Nous poursuivrons les grèves jusqu’à ce que nous soyons sûrs que le gouvernement cherche sérieusement à satisfaire nos revendications. Le gouvernement a exprimé son désir d’entendre les revendications des syndicats et d’ouvrir les dossiers que nous avons proposés. C’est la volonté exprimée par le chef du gouvernement qui a indiqué qu’il superviserait le dialogue conformément à une méthodologie qui garantit la continuité et la coordination».
Répondant aux questions des journalistes lors d’un point de presse à l’issue du conseil de gouvernement, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a déclaré que le gouvernement a toujours ouvert ses portes aux enseignants grévistes: «Nous avons eu plusieurs sessions de dialogue avec les syndicats de l’enseignement, ponctués par l’accord du 14 janvier. Mais les élèves ne doivent pas perdre plus de temps scolaire et les parents ne peuvent continuer de s’inquiéter pour l’avenir de leurs enfants».