Le secrétariat général du PJD, qui s'est réuni mercredi dernier, a incité Abdelilah Benkirane à accélérer le processus de formation de son gouvernement, sans plus attendre la position du RNI. La direction du PJD estime ainsi que l’accord de l’Istiqlal, du PPS et du MP est suffisant pour boucler la formation de la nouvelle équipe gouvernementale, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du vendredi 21 octobre.
Selon le quotidien, les dirigeants du parti islamiste appréhendent avec suspicion et inquiétude le retard pris par le RNI pour entamer les négociations avec le Chef de gouvernement nommé. Ils laissent entendre que cet atermoiement risque de coûter cher au parti de la Colombe qui pourrait ainsi se voir relégué à l’opposition.
La direction du PJD ne voit pas non plus d’un bon œil le fait que l’USFP ait manifesté son intention de présenter la candidature de Habib El Malik à la présidence de la première Chambre, avant que les négociations pour la formation de la majorité n’aboutissent. Un dirigeant du parti islamiste, cité par le journal, estime que, ce faisant, l’USFP n’a certainement pas fait une lecture objective des résultats des élections du 7 octobre. Comment, s’interroge-t-il, un parti qui n’avait remporté que 57 sièges en 1997 et avait pourtant dirigé le gouvernement et présidé la Chambre des représentants, peut-il aujourd’hui exiger la présidence de la Chambre alors qu’il n’a remporté que 20 sièges, tentant ainsi de priver de ce droit le PJD qui en a remporté 125?
L’attitude de l’USFP, estime ce dirigeant, fait que la tendance générale au sein du PJD est plutôt contre la participation de ce parti au gouvernement. «Si l’USFP insiste à poser des conditions irréalistes pour sa participation au gouvernement, il n’y aura pas de place pour ce parti dans le futur gouvernement». Cela dit, un autre fait inquiète et irrite le parti islamiste: l’USFP n’a en effet pas encore exprimé clairement et ouvertement sa disposition à rompre ses relations avec le PAM.Par ailleurs, les membres du secrétariat général du PJD n’ont pas non plus apprécié la manière dont la secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib, a décliné l’invitation qui lui a été adressée par Abdelilah Benkirane pour une rencontre dans le cadre des tractations gouvernementales.
D’ailleurs, affirme Slimane El Amrani, secrétaire général adjoint du PJD, cité par le journal, la responsable du PSU aurait dû répondre directement à Benkirane par un «oui» ou un «non», et non pas lui faire parvenir sa réponse à travers certains sites d’informations. Cet acte dénote d’un «manque de tact flagrant», lance-t-il.