La décision du gouvernement El Othmani, une vraie aubaine pour les profiteurs de la crise sanitaire

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Revue de presseKiosque360. L’Exécutif a interdit les déplacements vers huit villes dimanche soir à partir de minuit. Mais le trafic routier n’a pas cessé via des transporteurs agréés ou des chauffeurs clandestins. Les contrevenants ont traversé les barrages de la police et de la gendarmerie sans être inquiétés.

Le 30/07/2020 à 05h25

La décision du gouvernement El Othmani de fermer huit grandes villes a trouvé ses profiteurs, aussi bien parmi certains professionnels du transport que parmi les transporteurs clandestins. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 29 juillet au dimanche 2 août, que le trafic routier à l’intérieur des huit villes désormais interdires d'accès n’a pas été cessé durant les journées de lundi 26 et mardi 27 juillet, bien que cette décision soit entrée en vigueur dès dimanche à minuit. Pis encore, des voyageurs ont été vus, mardi soir, devant la gare routière d’Ouled Ziane en train de prendre place dans des autocars à destination de plusieurs villes dont l’accès est censé être interdit.

Pourtant, souligne une source syndicale, la gare routière a été fermée depuis lundi et les autocars qui s’activaient dans ses parages ne disposaient pas d’autorisation de circuler. Cet interlocuteur s’étonne par ailleurs que ces autocars aient pu passer devant des agents de police et des gendarmes sans que leur chauffeur ne soit arrêtés, ni que leur véhicule ne soit saisi et transféré vers la fourrière.

Ce même intervenant indique que la décision du gouvernement a provoqué un chaos total dans le secteur du transport qui a connu une hausse considérable du prix des billets. C’est ainsi que le prix d'un billet pour le trajet entre Casablanca et Agadir est monté jusqu’à 500 dirhams, voire s'est échangé à 1000 dirhams au marché noir. Devant ce désordre indescriptible, les transporteurs ont fait fi des mesures restrictives imposée par les pouvoirs publics pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Le quotidien Assabah souligne que les transporteurs clandestins ont, eux aussi, profité de l’aubaine que leur a servi le gouvernement pour pratiquer des prix exorbitants. Certains chauffeurs clandestins ont ainsi exigé de leurs clients des tarifs incroyables variant entre 1500 et 2000 dirhams pour les longs trajets. Selon des sources autorisées, des voitures de location ont été utilisées pour transporter les voyageurs de Casablanca vers le sud du Royaume, à condition que les passagers qui s'apprêtaient à se rendre au-delà de Taroudant et d'Agadir se débrouillent pour trouver d'eux-mêmes d’autres moyens de transport.

Ces profiteurs de la crise ont évité de prendre les autoroutes et ont préféré bifurquer par des routes nationales et secondaires où, curieusement, ils ont traversé les barrages de la police et de la gendarmerie sans être inquiétés. Ce qui est encore plus étonnant, c’est que les sociétés de transport qui disposent de leurs propres sièges loin de la gare routière ont continué à vendre des billets vers différentes destinations tout au long de la journée du mardi 28 juillet. Leurs responsables ont justifié cette «dérogation» par le fait que les billets avaient été réservés avant la date de l’interdiction de déplacement de (et vers) les villes bouclées à la circulation.

Par Hassan Benadad
Le 30/07/2020 à 05h25