La Cour constitutionnelle invalide l'élection de quatre gros bonnets de la politique à Al Hoceïma

Une électrice glisse son bulletin de vote dans l'urne et s'acquitte de son devoir électoral, lors des scrutins législatifs, régionaux et municipaux du 8 septembre 2021, à l'école Abderrahmane Anegay, dans le centre-ville de Tanger.

Une électrice glisse son bulletin de vote dans l'urne et s'acquitte de son devoir électoral, lors des scrutins législatifs, régionaux et municipaux du 8 septembre 2021, à l'école Abderrahmane Anegay, dans le centre-ville de Tanger. . Said Kadry / Le360

Vainqueurs lors des dernières élections législatives à Al Hoceïma, Noureddine Mediane, Mohamed Laarej, Mohamed Hamouti et Boutahar el Boutahir ont vu hier, jeudi 19 mai 2022, leur mandats d’élus écourtés par la Cour constitutionnelle dans cette circonscription. La raison: des irrégularités ayant entaché leur élection.

Le 20/05/2022 à 12h37

La Cour constitutionnelle a invalidé, jeudi 19 mai 2022, les élections législatives de la circonscription d’Al Hoceïma qu’ont remportées le 8 septembre 2021 quatre députés, et non des moindres, relevant des partis du RNI (Rassemblement national des indépendants), de l’Istiqlal, du MP (Mouvement populaire) et du PAM (Parti authenticité et modernité), apprend Le360 de sources parlementaires et auprès de ces partis politiques.

La Cour a en outre décidé la tenue de nouvelles élections législatives dans cette importante ville du nord du Royaume. Cette décision fait suite, selon les sources contactées par Le360, à des recours déposés notamment par Mohamed Amghar, le candidat adverse de l’USFP (Union socialiste des forces populaires).

Ces recours évoquent une série d’irrégularités qui auraient entaché le processus électoral dans cette ville.

Les députés concernés par l’invalidation de ces élections sont Noureddine Mediane, président du groupe parlementaire de l’Istiqlal, Mohamed Laarej, élu du MP qui préside la Commission parlementaire de la justice, de la législation et des droits de l’Homme, Mohamed Hamouti, l'un des principaux dirigeants du PAM et Boutahar El Boutahiri du RNI, le parti de la majorité.

Interrogé par Le360, Noureddine Mediane a affirmé qu’il respectait la décision de la Cour constitutionnelle en rappelant le score de 24.000 voix qu’il avait remportées lors des élections du 8 septembre 2021. «Je suis confiant quant à ma réélection, car je suis un homme de terrain soutenu fortement par mes électeurs», a martelé ce membre du Comité exécutif du parti de l'Istiqlal.

Pour sa part, une source dirigeante au sein du PAM, interrogée par Le360, a critiqué cette invalidation, qui «pénalise les élus».

La Cour constitutionnelle va informer le chef du gouvernement et la présidence de la Chambre des représentants de sa décision, avant de publier ce verdict au bulletin officiel. Le ministère de l’Intérieur prendra par la suite le relais pour fixer la date de la tenue des nouvelles élections législatives dans la circonscription d’Al Hoceïma.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 20/05/2022 à 12h37