Présentant ce projet de loi, adopté par 36 voix pour et 6 abstentions, le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi a affirmé que les peines alternatives constituent une étape importante dans l’histoire de la politique pénale et sont devenues l’un des piliers fondamentaux des politiques pénales modernes, ayant insufflé un changement profond dans la philosophie de la punition et ses fonctions.
Et d’ajouter que la majorité des systèmes pénaux modernes se basent largement sur le recours aux peines alternatives, notamment pour surmonter les problématiques de la surpopulation carcérale et les lacunes des peines privatives de liberté de courte durée, qui influent négativement sur les condamnés vu leur entrée en contact avec des détenus plus dangereux.
Le ministre de la Justice a souligné que l’introduction des peines alternatives dans le système judiciaire national est devenue une principale revendication de nombreux militants des droits de l’Homme et des juristes, notant que cette question a été abordée à plusieurs reprises. Il a aussi rappelé dans ce sens le discours adressé par le roi Mohammed VI à l’occasion du 56ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, dans lequel le Souverain a appelé à l’adoption d’un système des peines alternatives.
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Lors de l’élaboration de ce texte, la majorité des références, règles et normes internationales en la matière ont été prises en considération, notamment les principes généraux contenus dans les règles minima des Nations unies pour l’élaboration de mesures non privatives de liberté, afin d’assurer un équilibre entre les droits des condamnés et des victimes, d’une part, et le droit de la société à la sécurité et à la prévention de la criminalité d’autre part, en excluant du cercle des bénéficiaires les auteurs de délits graves et les récidivistes, et en prévoyant des mesures pour réparer les dommages causés par la criminalité, a fait valoir le ministre.
Les dispositions du projet de loi reposent, dans leur essentiel, sur le désistement des victimes et les situations de réconciliation, sous le contrôle de la justice, que ce soit lors de la détermination de la peine alternative ou du droit de la contester, pour corriger d’éventuels défauts, selon des procédures spécifiques et simplifiées pour davantage de flexibilité, a-t-il assuré, notant que ces peines seront appliquées d’une manière équitable peu importe la catégorie socioéconomique des individus, comme c’est le cas de la peine alternative liée à l’amende journalière.
Selon le ministre, le projet de loi garantit également le respect de la dignité des condamnés lors de l’application des peines alternatives, leur vie privée et la situation de certaines catégories spéciales telles que les femmes, les mineurs, les personnes âgées et les personnes handicapées, soulignant que ce texte vise à établir un cadre juridique complet pour les peines alternatives, conformément aux règles matérielles du droit pénal relatives à la punition et en établissant des mécanismes et des contrôles procéduraux, au niveau du Code de la procédure pénale, destinés au suivi et l’exécution des peines alternatives.
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Le texte vise également, a ajouté le ministre, à trouver des solutions à la petite délinquance selon une approche privilégiant la réhabilitation et l’intégration, au détriment de l’emprisonnement, tout en cultivant l’esprit de citoyenneté, de devoir et d’engagement, notamment à travers la peine alternative portant sur le travail d’intérêt général.
Pour leur part, les Conseillers ont souligné que le texte adopté présente instaure une politique de punition plus efficace en matière de réhabilitation et de traitement de la problématique de la surpopulation carcérale. Saluant ses dispositions, les conseillers ont appelé à accélérer l’élaboration des textes y afférents, particulièrement le projet de Code pénal et le Code de procédure pénale.