Justice: le ministère public met en garde les magistrats contre Facebook

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Revue de presseKiosque360. Le président du parquet général a mis en garde les magistrats contre les éventuelles conséquences des discussions engagées sur Facebook. Mohamed Abdennabaoui les a incités à se limiter à l’investigation juridique et à la recherche de preuves légales.

Le 17/02/2020 à 19h02

Le président du parquet général a attiré l’attention des juges et des officiers de la police judiciaire sur le fait qu’une enquête criminelle ne pouvait être diligentée en violation des règles d’un procès équitable qui suppose le respect des droits juridiques des accusés, des victimes et des témoins. Mohammed Abdennabaoui a tenu ces propos lors de l’ouverture de la session de formation des magistrats du ministère public et des officiers de la police judiciaire chargés des crimes financiers. Les juges et les policiers qui accomplissent leur devoir en luttant contre les crimes financiers et qui veillent à la protection de l’argent public ne doivent pas être, ajoute-t-il, «influencés par les discussions se déroulant dans les espaces publics ou échangées sur la Toile (Facebook). Leur travail doit se baser exclusivement sur l’investigation juridique et la recherche de preuves légales».

Et Abdennabaoui d’expliciter ses propos en indiquant que «la présomption d’innocence signifie que chaque suspect ou accusé est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie avec les moyens légaux dans un procès juste, équitable et neutre. Un procès qui ne doit pas être guidé par les sentiments, les désirs et les convictions personnelles. C’est une mission difficile, mais elle est l’essence même de la justice dont nous sommes les garants».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 18 février, que Abdennabaoui a souligné que le rôle des juges et des policiers chargés de la lutte contre les crimes financiers n’était pas seulement une «nécessité sociale et juridique mais aussi une disposition constitutionnelle et un aspect des droits de l'Homme reconnu par l’humanité entière et adopté par Les conventions internationales y afférentes».

Le président du parquet général a mis l’accent sur la formation continue afin, dit-il, que les magistrats et les enquêteurs puissent s’adapter à la rapidité avec laquelle s’opèrent les mutations de la loi: «La formation continue est un choix stratégique qu’il faut privilégier dans les politiques judiciaires afin de permettre aux magistrats du parquet général et à la police judiciaire de s’adapter aux nouveautés judiciaires. Une évolution dont le rythme est devenu inquiétant pour les mécanismes de la justice pénale en particulier. Autant dire que ces mutations nécessitent une vigilance accrue des responsables concernés pour être bien assimilées et bien gérées», conclut Mohamed Abdennabaoui.

Par Hassan Benadad
Le 17/02/2020 à 19h02