Le bain de sang qu'a connu l'Egypte mercredi fait la Une de la presse nationale datée de ce jeudi 15 août. Les images en disent long sur ce carnage condamné par la communauté internationale. L'intervention de l'armée égyptienne sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda, au Caire, pour disperser les deux rassemblements de partisans du président islamiste déchu, Mohamed Morsi, a tourné au drame.
"L’Egypte au bord d’une guerre civile", titre Al Khabar en montrant des hommes et des femmes tentant de fuir les bombes lacrymogènes lancées par l’armée pour disperser la foule des manifestants (pro-Morsi). "Des morts, des blessés, des incendies qui ravagent les églises et les postes de police", relève de son côté Al Ittihad Al Ichtiraki qui affiche l’image d’un tank détruisant tout sur son passage. En premier plan, un soldat de l’armée égyptienne; de l’autre côté de la machine de guerre, des civils portant des masques à gaz. C’est l’image d’un pays scindé par la violence.
Et ça continue…
Le "spectacle" de l’horreur continue sur la Une de Akhbar Al Yaoum qui consacre la moitié supérieure de sa Une à cette triste journée. D’un côté, des corps ensanglantés disposés les uns à côté des autres; de l’autre, une femme en larmes faisant face à un tank. "L’abattoir", titre le quotidien. Et de résumer en quelques mots : "l’armée égyptienne tue des centaines de personnes à l’heure, le pays franchit le premier pas vers une guerre civile, le président par intérim annonce l’état d’urgence et les pays arabes sont sous le choc".
Contrairement à Al Ahdath Al Maghribiya qui réserve une vignette sommaire au drame, Al Massae met en avant, en première page, l’image d’un homme blessé, à terre, et levant l’index vers le ciel pour s’en remettre à Dieu. "L’armée étrangle les Frères musulmans pour stopper les manifestations", en conclut dès lors le quotidien, tandis que Al Ahdath Al Maghribiya résume les événements en ces termes : "sang et incendie enflamment une fois de plus l’Egypte".
Bien qu’en noir et blanc, l’image à la Une de L’Opinion reste sans aucun doute la plus violente. Des corps calcinés accompagnent ces mots : "Les Frères musulmans annoncent plusieurs centaines de morts et un millier de blessés". Le bilan des victimes sera certainement revu à la hausse. En dépit de l'instauration de l'état d'urgence et du couvre-feu, les observateurs s'attendent à une montée de la violence dans les jours qui viennent.







