Contrairement à Toufiq Hejira et à Karim Ghellab, ses deux camarades du Comité exécutif, Yasmina Baddou s’est bien présentée, mercredi, devant la commission disciplinaire de son parti. Mais durant son "procès", elle n’a pas gardé sa langue dans sa poche. En effet, elle s’en est durement pris à Hamid Chabat, affirmant que les accusations qu’il avait retenues contre elles étaient infondées, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 27 janvier. Soutenue par une quarantaine de membres du parti, elle a déclaré n'avoir jamais agi sur instigation du PAM, accusant Hamid Chabat d'avoir lui-même permis aux PAMistes de se faufiler dans l’antre istiqlalien. «Chabat change de position pour servir ses propres intérêts et son ego», a-t-elle ainsi déclaré. "Et il s’est détourné du PAM lorsqu’il a compris qu'il ne serait jamais élu président de la première Chambre", a-t-elle encore ajouté.
L'ancienne ministre de la Santé a avancé que le secrétaire général de l’Istiqlal s'était tourné vers le PJD, non pas par amour pour Benkirane et les siens, mais pour se venger de ses anciens alliés. Selon Yasmina Baddou, Hamid Chabat a décidé de la traduire, avec ses deux collèges, devant la commission disciplinaire, pour des raisons purement politiques. Il espérait ainsi les écarter de la course au secrétariat général du parti.
Par ailleurs, Yasmina Baddou ne s’est pas empêchée de revenir sur les événements qui ont suivi les fameuses déclarations de Hamid Chabat sur la «marocanité de la Mauritanie». Elle s’est particulièrement attardée sur le non moins fameux communiqué du Comité exécutif en réponse à celui du ministère des Affaires étrangères. A ce propos, elle a affirmé qu’elle avait certes, tout comme ses camarades du Comité, assisté à cette réunion, mais qu'il avait été convenu que le communiqué du parti use d'un langage plus diplomatique. Or, et malgré l’insistance de Abbas El Fassi et de M’hamed Boucetta, membre du Conseil de la présidence, il n'en a rien été, a-t-elle regretté en revenant sur l'agitaion qui s'en est suivie avec le déplacement de Benkirane à Nouakchott, les excuses de Chabat lui-même et, surtout, les réunions tenues par les partis politiques mauritaniens pour répondre au chef de file du Parti de l’Istiqlal.