Les Istiqliens viennent d’enterrer la hache de guerre, ouvrant, par la même occasion, la voie au retour de Nizar Baraka sur le devant de la scène partisane, après une absence de quatre ans. Ainsi, affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 1er mai, le congrès extraordinaire du parti, tenu samedi, a adopté à l’unanimité les deux projets d’amendement des articles 54 et 91 des statuts du parti. Selon l’article 54, tel qu’il a été amendé, tout membre ayant été élu au moins une fois au comité exécutif peut se porter candidat au poste de secrétaire général. Dans l’ancienne version, seuls ceux ayant fait partie du dernier comité exécutif avant le congrès pouvaient y prétendre. Nizar Baraka, entre autres militants, est justement dans ce cas de figure.
De même, avec l’amendement de l’article 91, le comité préparatoire du congrès, auparavant limité aux membres du comité exécutif et aux 150 membres élus du Conseil national, est désormais ouvert à l’ensemble des membres de cette dernière instance. Ainsi, le comité préparatoire comptera pas moins de 800 nouveaux membres.
Selon le quotidien Assabah, qui s’est également intéressé au sujet dans son édition du 1er mai, ce congrès a été marqué par la présence de Yasmina Baddou et Karim Ghellab, auparavant frappés par une sanction qui les avait exclus des activités du parti pendant une période de 18 mois, ramenée à 9 mois après appel. Les deux dirigeants ont, en effet, été réintégrés suite à l’accord signé, récemment, entre Hamid Chabat et le clan Ould Errachid.Pour ce qui est de Taoufiq Hejira, président du Conseil national, le journal affirme que sa réintégration, également discutée pendant cette rencontre, sera effective avant le 17e congrès, prévu pour l’été prochain.
Le quotidien Akhbar Al Yaoum note quant à lui, dans son édition du même jour, que le congrès extraordinaire de samedi a duré, en tout et pour tout, à peine plus d’une heure. Et l’intervention de Hamid Chabat, qui sonnait, affirme le journal, comme un discours d’adieu, a accaparé l’essentiel de la durée du congrès. Cela dit, ajoute le quotidien, la question du départ de Hamid Chabat n’a pas pour autant été tranchée. Ainsi, alors que certains membres du comité exécutif affirment qu’il s’agissait effectivement d’un discours d’adieu, d’autres écartent complètement l’éventualité de son départ définitif.
Sur ce dernier point, le journal Assabah est pourtant catégorique. Hamid Chabat reste. Il a, en effet, confirmé sa candidature pour un deuxième mandat à la tête du parti et invité les Istiqlaliens à choisir le candidat qui s’engagera à préserver l’indépendance de leur parti et à le protéger contre «les interventions extérieures». Pour l’heure, note cependant Akhbar Al Yaoum, Nizar Baraka, seul candidat potentiel, reste évasif sur la question. Il s’est limité à répéter qu’il restait à la disposition des militants.
En somme, l’Istiqlal a évité la division in extremis en organisant ce congrès de réconciliation, mais il reste encore quelques points à régler. Ainsi, ajoute Akhbar Al Yaoum, les deux clans adverses ne se sont pas encore mis d’accord sur le mode de désignation des membres du Conseil national, au nombre de 1.000, qui éliront le prochain secrétaire général. En effet, alors que Hamid Chabat et ses partisans veulent adopter le nombre de militants encartés par région comme base de sélection, Hamdi Ould Errachid et ses alliés, notamment Abdessamad Qayouh, penchent, eux, pour l’idée d’un quota régional correspondant au poids électoral de chaque région.