"Mon agenda ne me permettait pas d'assister à cette rencontre à propos de laquelle j'ai été prévenu tardivement", a confirmé Mohamed Amekraz, contacté au sujet de cette polémique naissante par Le360.
A l'origine de critiques formulées à l'endroit du jeune ministre de l'Emploi, un trentenaire issu du PJD, la visite d'une délégation de jeunes démocrates américains dans le Royaume, à l'invitation du mouvement des Jeunes du Parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition). Pour honorer leurs hôtes, appartenant au parti du président américain Joe Biden, les jeunes du PAM avaient invité des jeunes leaders de sept formations politiques marocaines majeures, représentées au Parlement.
Toutefois, Mohamed Amekraz n'est pas le seul à avoir brillé par son absence à cette rencontre, à laquelle, à l'exception des jeunes de l'Union constitutionnelle (UC, majorité), personne n'a répondu.
Au PAM, il se chuchote que si les représentants de ces mouvements des jeunes se sont abstenus d'assister à cette rencontre avec les jeunes démocrates américains, c'est parce que ce parti dans l'opposition a été à l'origine de la décision du ministère de l'Intérieur de supprimer des lois électorales pour les scrutins de 2021 en ce qui concerne les listes nationales des jeunes.
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Mais de jeunes leaders de l'Istiqlal (opposition) et au PJD (menant l'attelage gouvernemental) ont une toute autre version de ce qui s'apparente à un gros cafouillage. Ils reprochent au PAM d'avoir "tardivement" adressé ses invitations, en expliquant que cette rencontre n'était en fait qu'"une réception autour d'un verre de thé".
Quant à celui qui était très attendu à cette réunion, Mohamed Amekraz, en raison de son statut de ministre alors qu'il est à peine trentenaire, il s'était contenté de s'excuser de son absence avec cet argument, qu'il a d'ailleurs réitéré lorsqu'il a été contacté par Le360: "j'avais ce jour-là un agenda très chargé".
Devant la polémique naissante, le jeune ministre a démenti une assertion selon laquelle le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, qui est aussi le secrétaire général du parti auquel il appartient, le PJD, lui aurait passé un coup de fil pouur lui demander de ne pas se rendre à cette invitation formulée par le PAM. "C'est faux et archi-faux, je n'ai reçu aucun coup de téléphone d'El Othmani", a-t-il aussi affirmé.
Le PAM, de son côté, maintient lui aussi sa position. Plusieurs de ses leaders affirment que le secrétaire général de ce parti, Abdellatif Ouahbi, a anticipé d'éventuels renâclements devant les invitations lancées, et a lui-même téléphoné, à la veille de cette rencontre avec les Américains, aux patrons des sept partis politiques pour leur transmettre le message suivant: "il ne faut pas confondre la liste nationale des jeunes, dont le PAM est accusé d'avoir été à l'origine de sa suppression, et la cause nationale du Sahara, autour de laquelle tout le monde doit être mobilisé".
Toutefois, et selon toute vraisemblance, il n'y a visiblement pas eu de réelle coordination entre les partis au sujet de cette rencontre avec les représentants des jeunes issus du parti démocrate. "Le PAM n'a pas communiqué sur l'agenda de cette réunion", s'est ainsi défendu, interrogé par Le360, le secrétaire général de la jeunesse istiqlalienne, Othmane Tarmounia, qui a aussi récusé les "surenchères sur la cause nationale". "La Jeunesse de l'Istiqlal a été la première à se rendre à El Guerguerat après la débâcle des séparatistes", a-t-il lancé. En attendant, un vrai cafouillage, devant de jeunes représentants du parti actuellement au pouvoir aux Etats-Unis, a bel et bien eu lieu.