La stratégie de défense a été au premier plan sur l’ordre du jour du Conseil des ministres réuni en fin de semaine dernière. Il ressort des travaux de cette réunion que le développement d’une industrie de défense nationale ne doit pas se limiter au stade des bonnes intentions. On doit donc passer à celui des décisions concrètes, d’autant plus que le Maroc figure parmi les pays qui offrent les meilleures conditions d’implantation d’une industrie d’armement, écrit le quotidien Al Akhbar dans l’éditorial de son numéro du jeudi 6 juin.
Nul doute, poursuit le quotidien, qu’avant que le Souverain ne donne son accord pour la création de zones industrielles dédiées à la fabrication d’armes, le Royaume a déjà adopté une approche progressive pour l’établissement d’une industrie de défense.
Laquelle approche a démarré, analyse l’éditorialiste, par l’adoption de textes juridiques et institutionnels permettant aux secteurs concernés de conclure des accords et de rechercher des partenariats bilatéraux et multilatéraux. Et ce, en vue d’attirer les industries militaires, de répondre aux besoins des Forces armées royales, de réduire la dépendance aux armes étrangères et de considérer la production militaire comme l’un des moyens de la diversification des sources de revenus.
En cela, écrit l’éditorialiste, le Maroc entend tirer parti de sa stabilité politique, de sa position stratégique et de son expérience cumulée dans le domaine industriel pour créer un environnement propice à son entrée de plain-pied dans l’industrie militaire. Le succès remarquable du Maroc dans l’industrie automobile, aéronautique et de haute technologie ouvre, sans aucun doute, la voie à la transformation du pays en l’un des leaders de l’industrie de défense.
La transformation du Royaume en un pôle de fabrication et d’exportation d’armes nécessite certes des budgets conséquents, mais aussi et avant tout la crédibilité et la fiabilité. Ce dont le Maroc ne manque d’ailleurs pas. Ce qui en fait un pays attractif en termes d’investissements dans ce secteur, recevant des demandes, en ce sens, des pays étrangers, comme les États-Unis, la Chine, les Émirats arabes unis…
Cette orientation, poursuit l’éditorialiste d’Al Akhbar, ne se limitera point à l’atteinte d’un niveau élevé de l’autonomie de la décision souveraine et à la préservation de l’intégrité du Royaume, mais elle aura également des retombées stratégiques, sécuritaires, économiques et sociales grâce à la création de projets industriels militaires sur notre territoire.
En plus de tout cela, la décision royale de créer des zones d’accélération industrielles dédiée à l’industrie de défense aura un impact positif sur le budget de l’État. Car une partie des besoins des Forces armées royales sera satisfaite localement, ce qui permettra de réduire le budget d’achat des armes et de l’équipement militaire.