La première fois que Saïd Chengriha a qualifié, publiquement, le Maroc de «pays ennemi» remonte à 2016 lorsqu’il dirigeait des manœuvres militaires dans la zone de Tindouf en tant que commandant de la troisième région militaire. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (21 et 22 août) que le général devenu, depuis, chef d’Etat-Major, ne rate aucune occasion de s’attaquer au Maroc.
Même quand l’Algérie était ravagée par de terribles feux de forêt, le faucon anti-marocain a, lors d’une réunion à Tizi Ouzou, rappelé à ses officiers que leur mission est de faire face à leur «ennemi classique». Comprenez le Maroc. Le général, au profil psychologique sénile, qui évoque le royaume de façon hystérique, n’a jamais expliqué les raisons de cette hostilité. Pourtant, lui et ses compères savent très bien qu’ils s’en prennent à un voisin qui a beaucoup aidé la résistance algérienne dans sa lutte pour l’indépendance.
Depuis et malgré cette haine viscérale, traitreusement assumée, le Maroc a toujours tendu la main à l’Algérie comme l’a fait dernièrement le roi Mohammed VI. Le souverain a fait preuve d’une grande sincérité et autant de générosité lors du discours de la fête du Trône et lorsqu’il a mis deux canadairs à la disposition de l’Algérie pour les aider à éteindre les feux de forêt. Mais il paraît que le général a la mémoire courte, la rancune maladive et une immaturité affective qui perturbent sa perception des choses, l’empêchent de les évaluer à leur juste valeur avant de les juger de manière rationnelle. La personnalité complexée de Chengriha s’explique peut-être par son parcours militaire qui ne ressemble pas à ses pairs qui dirigent le pays. Contrairement à ce que pensent certains, il n’appartient ni aux anciens combattants de l’ANP, ni aux officiers de France «indigènes» qui ont supervisé, entrainé, dirigé et impliqué cette armée dans les massacres de la décennie noire.
Le quotidien Assabah rapporte que c’est peut-être cette spécificité qui a formé cette personnalité atypique avec une propension à la violence injustifiée envers ses voisins. Il faut rappeler que Chengrihia a rejoint l’armée au moment où les milices du colonel Boumediene avaient attaqué le village marocain d’Yich, qui fut à l’origine de la guerre des sables en 1963. Même s’il n’y a pas participé, la défaite cuisante de l’armée algérienne face aux FAR l’a affecté psychiquement, comme tous les autres militaires qui ont ressenti la Hogra (mépris).
Encore faut-il rappeler que Chengriha avait un complexe vis-à-vis du haut niveau de formation et d’expérience acquise sur le terrain dans les guerres coloniales par ses collègues officiers. L’homme n’a pas suivi de hautes études et a tout appris à l’école militaire où il s’est imprégné de la seule doctrine qui vaille dans cette institution: la haine contre le Maroc. Une haine qui a dépassé les casernes pour se propager dans les classes des écoles et les enceintes des mosquées.
Cette hostilité envers le Maroc va décupler quand Chengriha participera au sein d’un bataillon lourdement armé à une lâche agression contre l’intégrité territoriale du Maroc en 1976. C’était lors de la fameuse bataille d’Amgala où les héros des FAR avaient infligé une défaire cuisante à l’armée algérienne, dont les échos avaient alors dépassé les frontières. Et pour cause, dans cette bataille, l’armée algérienne a subi des dizaines de morts, de blessés et surtout de prisonniers parmi lesquels se trouvait un certain Saïd Chengriha. Ce faucon anti-marocain, devenu aujourd’hui chef d’Etat major de l’armée algérienne, veut venger la débandade d’Amgala par la guerre des mots. Ce qui ne lui fait pas honneur.