Hausse du SMIG: Le gouvernement répond au patronat

DR

Revue de presseKiosque360. Le gouvernement a réagi au communiqué incendiaire de la CGEM, suite à l'augmentation du SMIG, en lui rappelant les mesures qu'il a prises en faveur de l'entreprise.

Le 04/05/2014 à 21h41

Le gouvernement Benkirane défend sa décision relative à la hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et invite la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à faire la part des choses en lui rappelant les mesures qu'il a prises pour améliorer la compétitivité de l'entreprise marocaine. Al Massae, dans son édition de ce lundi 5 mai, fait savoir que Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, a appelé, à l'issue du dernier conseil de gouvernement, tenu le 2 mai, les entrepreneurs marocains à appréhender la profondeur de la décision de l'Exécutif d'augmenter le SMIG de 10% sur deux tranches. Selon le même journal, El Khalfi a rappelé les mesures d'accompagnement de cette décision en faveur de l'entreprise. Le ministre a ainsi mis en avant les mesures relatives à l'annulation du délai de recouvrement de la TVA, le paiement des dettes des transactions précédentes qui s'élèvaient à environ 2 milliards de dirhams au début de cette année, le paiement de la TVA accumulée au fil des ans d'une valeur de plus de 2 milliard de dirhams, en plus de la charte de recouvrement des créances publiques. Al Massae ajoute que le gouvernement a félicité les syndicats et le patronat pour le bilan et les résultats de la dernière étape du dialogue social, qui sont de nature à renforcer la paix sociale et augmenter la capacité du pays à relever les défis sociaux et économiques.

Le patronat appelé à faire preuve de compréhension

Al Ahdath Al Maghribiua affirme, pour sa part, que le gouvernement a appelé le patronat à faire preuve de compréhension concernant la décision de la hausse du SMIG. Le journal estime que la réaction du gouvernement au communiqué incendiaire de la CGEM ne s'est pas fait attendre. Au moment où celle-ci considère que la hausse du SMIG est une décision politique qui peut porter préjudice à l'entreprise marocaine, ajoute le quotidien, le gouvernement l'invite à appréhender les enjeux de cette décision purement "sociale" et qui tient à "l'amélioration des conditions sociales difficiles de plusieurs couches de la société". Al Ahdath souligne ainsi que El Khalfi a déclaré que la décision gouvernementale visait à renforcer la paix sociale et à drainer davantage d'investissements, notamment en améliorant l'attractivité du pays.

Est-ce le début d'une nouvelle guerre froide entre le gouvernement Benkirane et le patronat? L'Exécutif dirigé par le PJD, dans une sortie inattendue, a décidé d'opérer une hausse du SMIG. Une augmentation qui intervient dans un contexte délicat pour l'économie marocaine. Il est vrai que cette revalorisation du salaire minimum garanti est l'une des pierres angulaires des revendications syndicales. Mais la manière dont elle a été annoncée a été surprenante dans la mesure où les syndicats et le patronat, qui ont participé à 7 rounds de dialogue social, n'en ont pas été informés au préalable. Si elle est synonyme d'un gain de cause pour les premiers, elle n'est pas du goût de la deuxième partie. La CGEM considère en effet que cette initiative "isolée et "unilatérale" comme une décision politique qui va porter atteinte à la compétitivité de l'entreprise marocaine, approfondir la précarité et occasionner des pertes d'emploi massives. Le patronat est décidé à défendre ses intérêts et refuse que le gouvernement Benkirane fasse une récupération politique de cette affaire à ses dépens.

Par Fatima Moho
Le 04/05/2014 à 21h41