Dans son article 98, le règlement intérieur de la Chambre des représentants impose l’obligation à tous les députés d’assister aux sessions parlementaires. A moins qu’ils ne justifient leur absence par l’une des conditions expressément mentionnées par l’article 68 dudit règlement (congé, repos médical, mission officielle…). Dans le cas contraire, toute absence tombe sous le coup de la procédure des sanctions prévues par l’Article 99: après deux avertissements écrits de la part du président de la Chambre des représentants, le député qui s’absente une 3e fois, sans justification valable, voit ses jours d’absence défalqués de ses indemnités parlementaires mensuelles.
C’est cette dernière sanction qui vient justement d’être appliquée pour les absences répétées des députés durant les séances parlementaires du moins d’octobre. Ainsi, selon Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 29 novembre, 33 députés ont été sanctionnés au prorota de leurs jours d’absence, à raison d’une retenue de 1.000 dirhams par jour.
La palme de l’absentéisme est revenue aux députés du Parti authenticité et modernité (PAM), dont 19 députés (sur un total de 102) ont été sanctionnés par Habib El Malki. L’Union constitutionnelle arrive en seconde position avec ses 8 députés (sur 19) qui n’ont pas perçu l’intégralité de leurs primes du mois d’octobre. Suivent le Mouvement populaire avec 3 députés (sur 27), le PJD avec deux députés (sur 125), puis l’USFP avec un député (sur 20).
Les noms de tous ces députés fautifs seront publiés au bulletin interne et sur le site de la Chambre des représentants. Ils seront également cités nommément à l’ouverture de la prochaine séance plénière du parlement.
Ces sanctions, qui interviennent parallèlement à l’augmentation des indemnités des députés, depuis septembre dernier, et à la mise à leur disposition de moyens techniques et logistiques pour mener à bien leur mission, visent à mettre fin au phénomène de l’absentéisme des députés et à la mauvaise image qu’ils donnent du Parlement.
Cependant, pour mieux booster le rendement législatif de la Chambre basse, il faudra aussi traquer et sanctionner les députés dormeurs, qui utilisent les fauteuils moelleux du parlement pour s’absenter autrement.