Salaheddine Mezouar, président du RNI, ne mâche pas ses mots. Il accuse ouvertement le PJD et son secrétaire général de semer la zizanie dans les rangs du RNI. Le patron du RNI qui intervenait samedi, à Casablanca, devant un parterre de jeunes de son parti, a tenu à délivrer plusieurs messages, à la fois au chef du gouvernement et à son parti, rapporte Al Massae dans son édition du lundi 07 mars.
Mezouar accuse ainsi les «frères» de Benkirane de tenter de créer des embrouilles entre les militants et les dirigeants du RNI en faisant des allégations selon lesquelles les ministres du parti ne seraient pas d’accord avec les propos qu’il avait tenus contre le PJD et son secrétaire général lors d’une récente réunion du Conseil national. Le PJD voulait, ce faisant, présenter une image de Mezouar comme étant un président de parti isolé dont les ministres et d’autres dirigeants tenaient à se désolidariser.
«Il y a eu des tentatives de diviser le parti. Ils n’arrivent toujours pas à comprendre ce qu’est le RNI. Vous pouvez rêver de diviser le parti, mais il n’en sera rien. Il continuera sur sa lignée, fort de ses convictions et de ses militants», a notamment assené Salaheddine Mezouar, repris par le quotidien, en réponse au PJD et à ses dirigeants. «Les attaques, quand elle émanent de parties connues qui expriment leur opinion ne posent aucun problème. Mais quand elles sont l’œuvre de personnes cachées derrière les journaux et les sites d’information, je considère que c’est le comble de la lâcheté. Ayez le courage de dire ce que vous voulez dire, et ce n’est qu’à ce moment-là que vous allez voir ce que sont le RNI, ses jeunes et ses cadres», a-t-il ajouté.
Le président du RNI s’est dit, par ailleurs, blasé par toutes ces attaques dont il a déjà plusieurs fois fait l’objet. Mais, lorsqu’il a été question de s’attaquer à lui à travers ses fonctions de ministre des Affaires étrangères, il n'a pu le tolérer. Car c’est de l’autorité de l’Etat qu’il s’agit. La diplomatie et les institutions de l’Etat ne sauraient être mises en cause.
Salaheddine Mezouar a également profité de l’occasion pour réitérer une accusation de l’Istiqlal et de l’USFP contre le chef du gouvernement. Celle de tenter de mêler l’institution royale au jeu politique. Le président du RNI n’a pas, non plus, manqué de mettre en avant l’autonomie de décision de son parti. Le RNI, insiste-t-il, n’est l’appendice d’aucune autre formation tout comme il n’est pas un parti administratif, et le traiter de la sorte relève de l’impudence.