Dans son discours, le chef de la délégation algérienne a qualifié le Sahara de territoire occupé et accusé le Maroc de bloquer le processus politique depuis 10 ans, et d’acte unilatéral mettant en danger le mandat de la Minurso.
L’ambassadeur Hilale a profité du discours officiel du royaume devant les Chefs d’Etat et de Gouvernement du Mouvement pour démentir les allégations algériennes. Il a tout d'abord expliqué que le Maroc est venu à Margarita avec la volonté de contribuer au renouveau du Mouvement des Non-alignés et au renforcement de son unité, comme l’a souhaité le Président Maduro dans son discours d'ouverture.
Cependant, a-t-il regretté, "le frère chef de la délégation algérienne" a cru bon de transposer à Margarita le différend bilatéral sur le Sahara marocain, ne lui laissant d’autre choix que de lui répondre.
M. Hilale a ainsi précisé que malgré le déni de l’Algérie, le processus de décolonisation du Sahara s’est achevé avec la réintégration de ces provinces sahariennes du Maroc, il y a 40 ans par le biais de la négociation et d’un accord qui a fait l’objet d’une résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU.
Il a ajouté que le Conseil de Sécurité n’a jamais qualifié la situation au Sahara d’occupation.
Le diplomate marocain a également exposé l’élan de développement économique sans précédent que connaît actuellement le Sahara, notamment le lancement récemment par le roi Mohammed VI de projets dans tous les domaines avec un investissement de 8 milliards de dollars, ainsi que le renforcement de la démocratie à travers la participation des populations des provinces sahariennes aux élections régionales du 4 septembre 2015.
M. Hilale a souligné que la stabilité, la démocratie et le développement au Sahara ont renforcé la tendance des retraits de reconnaissance de la fantomatique RASD, dont le dernier en date est celui de la Jamaïque qui a coïncidé avec l’ouverture de ce Sommet, survenu après celui de la Zambie il y a deux mois.
M. Hilale a en outre rejeté l’accusation algérienne sur la responsabilité du blocage actuel. Il a rappelé que c’est le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 qui a permis de lancer le processus politique. Il a imputé l'impasse actuelle à la principale partie à ce différend régional, qui a créé, et continue d'héberger, financer et armer le Polisario, tout en refusant de s’investir dans les négociations, comme le lui demande le Conseil de sécurité dans plusieurs de ses résolutions.
Et M. Hilale de s’interroger comment le goudronnage d’une route de trois km, en consultation avec le pays voisin, la Mauritanie, et en interaction avec la Minurso, constitue t-il un acte unilatéral? Comment l’assainissement d’une zone de non-droit et de tous les trafics peut-il menacer la paix et la stabilité de la région?
Pour l’ambassadeur Hilale, la réelle menace qui pèse sur la Minurso n’émane pas d’ouvriers et de matériel du génie civil, mais plutôt des véhicules lourdement armés avec lesquels le Polisario a violé l’Accord militaire n°1, concluant que cette route, qui dérange extrêmement l’Algérie et son protégé le Polisario, n’est qu’un instrument de paix comme l’a qualifié le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, mercredi dernier, ainsi qu’une route de développement, de rapprochement et de renforcement des liens entre le Maroc et son voisin mauritanien, et les autres pays de l’Afrique de l’Ouest.
Au terme de son intervention, M. Hilale a appelé "l’Algérie sœur" à assumer ses responsabilités en faveur de la négociation et le règlement de ce différend régional, afin de ramener la paix, la stabilité et la coopération dans la région du Maghreb Arabe qui y aspire depuis des décennies.