Ça chauffe à la Justice. Les greffiers montent à nouveau au créneau. Un appel d’ordre vient, en effet, d'être lancé par le syndicat démocratique de la justice, SDJ, affilié à la FDT. Et pour que le bras syndical de l’USFP, majoritaire dans le secteur, opte pour l'escalade dans le seul département dirigé par le parti dans l'actuel gouvernement, c'est que la situation est grave. Ainsi, le corps des greffiers entame un programme de contestation qui démarre lundi 3 novembre avec le port de brassard pendant 48 heures. En parallèle, les greffiers observeront des sit-in, lundi, dans tous les tribunaux du Royaume, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 26 octobre. Une troisième étape de cette escalade est programmée pour le 10 novembre, avec un arrêt total du travail à l'échelle nationale.
C'est la première réponse concrète, note le quotidien, à la décision du gouvernement d'instaurer une contribution de solidarité payable pendant une année par tous les fonctionnaires au delà d'un salaire fixé. Le syndicat accuse, par ailleurs, le gouvernement de s'en prendre à nouveau au pouvoir d'achat des citoyens et de viser la classe moyenne. Et ce dans une conjoncture que le syndicat qualifie de très difficile. Et pour ne rien arranger, fustige le syndicat, le gouvernement a fait allusion à une possible reprise du processus de réforme du régime de retraite, ce qui se traduirait certainement, d'après le syndicat, par de nouvelles ponctions sur les salaires des fonctionnaires.
Cela dit, le SDJ, cité par Assabah, accuse surtout l’Exécutif de n'avoir rien entrepris de concret, à ce jour, pour répondre aux revendications de ce corps de fonctionnaires de la justice. La dernière réunion que le bureau national du syndicat, en d'autres termes son organe exécutif, vient de tenir a été justement consacrée, en grande partie, aux résultats du dialogue sectoriel engagé avec le gouvernement. Le SDJ regrette, en outre, le nombre très réduit de postes d'emploi prévu pour le secteur dans le cadre du PLF21.
Les autres griefs retenus contre le gouvernement portent principalement sur les rémunérations, les primes, les gratifications et les indemnités et leur répartition, selon Assabah. Le syndicat continue, par ailleurs, de revendiquer la création d'une école nationale de formation dédiée à ce métier et la mise en place, en attendant, d'un système de formation, de base et continue, pour les greffiers. Conjoncture oblige, le syndicat affidé à l’USFP n'a pas manqué de critiquer la manière dont le gouvernement a géré la crise sanitaire due au coronavirus, particulièrement dans le département de la Justice.