Le gouvernement vit une nouvelle crise après les dernières déclarations du président du RNI, Aziz Akhannouch, qui a exprimé son intention d’occuper le portefeuille ministériel de la Santé lors de la prochaine mandature. Le ministre a précisé qu’il dirigera ce département quels que soient les résultats des prochaines élections, que son parti arrive en tête ou qu’il soit tout simplement membre de la majorité.
Selon certaines sources, le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, serait très en colère contre les propos tenus par le patron du RNI. D’ailleurs, la direction du parti l’a appelé à boycotter les réunions de la majorité gouvernementale pour protester contre les déclarations «irresponsables d’Akhannouch».
Les mêmes sources indiquent que «la direction du PPS a informé Saâd-Eddine El Othmani de la gravité des propos d’Akhannouch tout en lui demandant d’assumer ses responsabilités de chef de gouvernement». L’orientation aujourd’hui, ajoute les dirigeants du parti, étant d’exprimer leur protestation au sein du conseil du gouvernement et de boycotter les réunions de la majorité.
C’est le ministre de la Santé (PPS) qui a riposté lors d’un entretien accordé au quotidien Al Massae dans son édition du lundi 29 juillet. Sans être agressif, Anas Doukkali a toutefois décoché des flèches indirectes à son collègue, le ministre de l’Agriculture en affirmant: «J’ai lu ce qui a été publié par la presse à ce sujet. Tout ce que je peux dire, c’est que les élections auront lieu en 2021 et qu’il est donc inapproprié de tenir de tels propos aujourd’hui car l’heure est à l’action sur le terrain et non pas à la parole. Ceci étant, si le secteur de la santé pose problème, on peut en discuter dans les commissions, les institutions et les réunions de la majorité gouvernementale. Je considère ces propos hors sujet car la santé publique est un secteur social stratégique qui relève des décisions politiques et des directives royales. Nous travaillons selon les hautes instructions du roi et dans le cadre des programmes du gouvernement. A part cela, je considère que tout autre propos sur ce sujet comme une vaine tentative de déstabilisation qui ne mérite pas que l’on s’y attarde».
Le président du RNI, Aziz Akhannouch, avait minimisé le bilan des «communistes» à la tête du ministère de la Santé lorsqu’il a dit que «le ministère de la Santé a besoin de compétences et notre parti est prêt à servir et à développer ce secteur. C’est pour cela que nous comptons réclamer la gestion de ce département lors de la constitution du prochain gouvernement».