À l’orée de la rentrée parlementaire, prévue le deuxième vendredi d’octobre, et à l’approche du débat crucial sur le projet de loi de Finances, les prémices d’un différend au sein de la majorité gouvernementale voient le jour. Les causes de cette tension semblent, de prime abord, aussi soudaines qu’incompréhensibles, rapporte Assabah du week-end ( 20 et 21 septembre).
La genèse de ce malaise remonte à une note officielle adressée par Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal, au ministère de l’Intérieur. Cette missive fait état de son exaspération concernant l’exploitation des médias et des spots publicitaires par un parti de la majorité – allusion transparente au RNI – en vue des prochaines échéances électorales.
A un an de la fin de la mandature, l’Istiqlal ne dissimule plus son mécontentement à l’égard de l’action du gouvernement d’Aziz Akhannouch, auquel il participe pourtant. Dans ses récentes prises de parole, Nizar Baraka a affirmé son alignement avec les citoyens qui déplorent l’érosion de leur pouvoir d’achat. Il a également dénoncé les tentatives de partis de la coalition de séduire certains parlementaires de sa formation pour les présenter sous leur propre bannière lors des prochaines échéances.
Malgré ces griefs, le leader istiqlalien en appelle à l’exécutif pour qu’il prenne des mesures audacieuses afin «d’enrayer l’hémorragie du chômage, contenir l’inflation et répondre aux défis migratoires», particulièrement dans le contexte difficile que traverse le pays.
Lors de la dernière réunion du comité exécutif de son parti, Baraka a insisté sur la nécessité pour le gouvernement, piloté par le RNI, de mettre un terme à l’appauvrissement de la classe moyenne, d’œuvrer à son développement et d’apaiser ses inquiétudes quant à l’avenir. Il a exhorté à «passer à la vitesse supérieure» en adoptant les mesures les plus efficaces pour affronter les défis structurels et répondre aux aspirations grandissantes de la population marocaine.
Des sources internes soulignent que le patron de l’Istiqlal, dont le parti occupe pourtant des portefeuilles ministériels de poids au sein de ce même gouvernement, adopte une posture de surenchère critique, relaie Assabah. Cette stratégie interroge sur les motivations réelles de ces attaques, formulées lors d’une session du conseil national. En réponse, un dirigeant du RNI, ayant requis l’anonymat, a défendu le bilan de l’exécutif, arguant qu’il œuvre dans un contexte international marqué par une inflation persistante, un déficit hydrique sévère et une faible pluviométrie.








