Lorsqu’une personne ne parvient pas à dompter ses passions puériles et sa colère, il n’est pas étonnant qu’elle en arrive à se livrer à des comportements brutaux, révoltants et choquants, dont elle serait la première à rougir si seulement elle se rendait compte de ses dérapages. La question prend des dimensions particulièrement indignes lorsque l'auteur de ces agissements est un élu local, vice-président d’un conseil communal et, de surcroît, député au Parlement.
Selon le quotidien Al Akhbar, qui s’intéresse à ce fait divers particulier dans son édition de ce mardi 23 avril, c’est un député du Parti de la justice et du développement (PJD) à la Chambre des représentants et vice-président du conseil communal de Témara qui a poussé bien loin le bouchon du ridicule, allant jusqu’à qualifier de «bouzebal» les habitants de la localité dont son parti assure la gestion de la chose locale. Dans un message posté sur son compte Facebook, ce député de la Lampe (Abdelaziz Layad) s’en est pris aux habitants de la ville, en les traitant de «détritus». Par cette manœuvre ignoble, il a tenté de leur faire porter le chapeau de la situation de chaos qui marque la gestion déléguée du secteur de ramassage des ordures ménagères, confiée à une entreprise en contrepartie d’une enveloppe budgétaire conséquente qui avait fait d’ailleurs l’objet de polémique.
Face à cet agissement qui interpelle à plus d’un titre, poursuit le quotidien, la réaction des habitants de la ville ne s’est pas fait attendre. Ces derniers ont investi les réseaux sociaux, dénonçant ces comportements ignobles et mettant à nu les manœuvres du PJD dans la ville qui plonge dans la précarité, l’exclusion, l’oisiveté, l’inégalité sociale et spatiale et la pauvreté, en plus de souffrir de l’absence de projets de développement durable. De même, ajoutent les sources du quotidien, les habitants de la localité touchée dans son honneur ont reproché au député de la Lampe sa passivité devant l’entreprise délégataire qui devait faire l’objet d'un rappel à l’ordre en raison de ses violations du cahier des charges et de son non-respect de l’environnement.
Enfin, ce dérapage du député du PJD a été saisi par les habitants pour rappeler au parti, qui conduit pourtant la majorité gouvernementale, que la ville de Témara a battu, en deux mandats du PJD, tous les records en matière de précarité, d’exclusion, de pauvreté, d’habitat insalubre et de dégradation des infrastructures de base. Voilà le bilan «bouzebal» qui devrait interpeller le député de la Lampe.