Les avocats de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) plaideront, à partir de la semaine prochaine, devant la Commission des droits de l'Homme, à Genève, pour des milliers de familles marocaines expulsées, de façon aussi arbitraire qu'humiliante, par le régime militaire algérien, en 1975.
Outre les avocats, des représentants de ces familles, dont l'Association des Familles de Marocains victimes d'expulsion arbitraire, rencontreront l'équipe onusienne en charge de la "disparition forcée" à Genève, rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce lundi 19 septembre. "L'ONU va se pencher sur les cas de disparition forcée de citoyens marocains en Algérie", titre ainsi le quotidien qui revient sur la plus terrible vague d'expulsion et de déportation jamais connue dans le monde arabe exception faite, bien entendu, de la tragédie palestinienne.
Il faut rappeler que ce calvaire a été vécu par plus de 45.000 familles marocaines, soit quelque 300.000 personnes, expulsées en 1975, en plein jour de l'Aid Al Adha, par l'Algérie qui a ainsi violé la dignité de ces populations. Une expulsion collective et brutale alors que le monde musulman fêtait, ce jour-là, la fête du sacrifice. Pourquoi? Tout simplement parce que le Maroc venait de récupérer, en ce 6 novembre 1975, suite à la glorieuse marche verte lancée par feu le roi Hassan II, ses provinces sahariennes.
Ces familles marocaines, qui étaient installées en Algérie depuis plusieurs décennies en toute légalité, ontalors été chassées d'un pays qu'elles considéraient comme le leur. L'expulsion a été qualifiée, de l'avis même du peuple algérien, de "sauvage, arbitraire et inhumaine". Les victimes de cette expultion ont été conduites dans des centres de détention algériens où elles ont passé plus de deux mois. Plus grave encore, ces familles marocaines ont fait état de nombreux cas de disparition forcée qui n'ont jamais été élucidés, ajoute le quotidien casablancais. "Nous avons fourni à l'ONU des détails et précisions sur chaque cas de disparition forcé en présentant des fiches individuelles signalétiques contenant nombre de renseignements sur les victimes", a déclaré Mohamed El Harouchi, président de l'Association des familles marocaines victimes d'expulsion arbitraire d'Algérie.
Le cas des victimes marocaines expulsées illégalement d'Algérie sera débattu à Genève dans le cadre de la 33ème session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. La pousuite judiciaire du régime militaire algérien sera évoquée, conclut Akhbar Al Yaoum.