Gazoduc Nigéria-Maroc: la CEDEAO valide le projet, signature officielle à l’automne

Tracé du  gazoduc Africain-Atlantique

Tracé du gazoduc Africain-Atlantique

Le méga-projet du gazoduc Nigéria-Maroc devrait être officiellement approuvé cet automne par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce projet est désormais considéré comme le seul chantier prioritaire et crédible pour la région, ayant déjà été adopté par 13 pays. Voici les détails.

Le 13/07/2025 à 15h00

Le méga-projet de gazoduc Nigéria-Maroc a franchi une étape décisive cette semaine à Rabat. Lors d’une réunion majeure, Amina Boukhadra, directrice générale de la Société marocaine des hydrocarbures, et de nombreux partenaires africains ont finalisé les détails de l’ouvrage. Le projet a été validé par les 13 pays qu’il traversera, ainsi que par les sociétés gazières locales, dont la dernière en date est la Société de gaz du Togo (SOTOGAZ).

Selon Zakaria Firano, spécialiste en questions financières et économiques, l’Accord intergouvernemental (IGA) définissant les droits et obligations de chaque pays a été adopté en décembre 2024. La signature officielle par la CEDEAO et ses membres est prévue pour l’automne 2025. Cette officialisation marquera une nouvelle preuve de reconnaissance et de confiance envers ce projet de 25 milliards de dollars, considéré comme le plus fiable et unique en son genre en Afrique.

Le gazoduc s’étendra le long de la côte ouest-africaine, depuis le Nigéria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie, jusqu’au Maroc. Il sera ensuite connecté au Gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen. Ce projet stratégique approvisionnera également les pays enclavés comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali.

Zakaria Firano a souligné que la récente réunion de Rabat représente une accélération significative pour le projet, confirmant l’adhésion formelle des 13 pays et la finalisation des signatures nécessaires pour la deuxième phase de réalisation. Il estime que la question du financement a également été résolue.

Ce projet, initié et conseillé par le roi Mohammed VI, vise à établir une «régionalisation énergétique». La réunion de vendredi a confirmé que les pays impliqués ont pleinement compris que ce projet «permettra de construire une bifurcation économique et sociale pour l’ensemble des nations, en particulier celles confrontées à d’importants défis sociaux».

Les travaux du Gazoduc Africain Atlantique Nigéria Maroc (AAGP) se sont tenus à Rabat jeudi et vendredi, comprenant des réunions des comités technique et de pilotage. Ces rencontres de haut niveau ont rassemblé les directeurs généraux (et leurs équipes) des compagnies pétrolières nationales des pays concernés, ainsi que des représentants de la CEDEAO, du Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable, de l’ONEE et de MASEN.

Conformément aux protocoles d’accord signés, ces réunions ont permis de faire le point sur l’avancement du projet, qui a déjà franchi plusieurs étapes clés sur les plans technique, environnemental et institutionnel.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 13/07/2025 à 15h00