Pas de ministres parachutés en notre nom. C’est en substance, selon le quotidien Assabah du mercredi 22 septembre, le message que la direction du parti du tracteur vient d'adresser à certains de ses pontes, qui ont proposé certains noms de ministrables en dehors des cadres et militants réguliers du PAM. D’autres noms, sous «prétexte d’être des technocrates, ont également été peints aux couleurs du PAM» en vue d’entrer dans le prochain gouvernement d’Aziz Akhannouch.
Selon les sources d’Assabah, Ahmed Akhchichen aurait coopté Abdellatif Miraoui, qui réside en France (Rennes) mais qui a participé aux élections du 8 septembre en tant que tête de liste du PAM dans la région de Casablanca-Settat. Akhchichen propose que ce dernier hérite du poste de ministre délégué auprès du ministre de l’Education nationale, chargé de l’Enseignement supérieur. Miraoui était président de l’Université Cadi Ayyad du temps où Akhchichen était ministre du gouvernement Abbès El Fassi en 2007.
Selon certaines personnalités du PAM contactées par Assabah, ce refus de la méthode du parachutage s’explique par le fait que le parti du tracteur recèle de nombreuses compétences, surtout celles qui ont toujours refusé, au moment des crises traversées par ce dernier, de remuer le couteau dans la plaie ou d’accepter la dissolution du parti, comme certains l’avaient proposé. Ce sont ces cadres qui doivent être aujourd’hui récompensés pour leur fidélité et leur sens de la retenue, selon les dirigeants du PAM.
Ils citent comme exemple le cas de Samir Belfkhih, professeur universitaire et concepteur du programme du PAM en 2016, qui a le mérite d’être respecté par tout le monde, même parmi les adversaires du PAM. Samir Belfkhih est surtout connu par son opposition farouche au projet de loi sur l’éducation nationale conçu par le PJDiste Lahcen Daoudi, alors ministre de l’Enseignement supérieur. Selon le PAM, c’est donc cet ancien membre du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, très proche des syndicats de l’enseignement, qui mérite le strapontin de l’Education nationale au sein du gouvernement Akhannouch.
L’autre nom ministrable au nom du tracteur, selon Assabah, n’est autre qu’El Mehdi Bensaid, proposé pour occuper le portefeuille de ministre délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger, auprès du ministre des Affaires étrangères.
Selon Assabah, Abdellatif Ouahbi s’est réuni avec Hassan Benadi, Cheikh Mohamed Biadillah, Mustapha Bakkoury, Ilyas El Omari et Hakim Benchamass, soit tous les anciens secrétaires généraux respectifs du Tracteur. Objectif de ces consulations: éviter tout parachutage ou nomination de technocrates au nom du PAM, et donc la probable crise interne que cette situation pourrait déclencher au sein du parti.