Le chef du gouvernement vient d’apporter une énième rectification à son projet de réforme de la formation professionnelle. Pour ce faire, El Othmani a réuni d’urgence une commission ad hoc formée de membres de son gouvernement. La réunion s'est tenue après une colère royale qui risquerait de coûter leur poste à certains ministres directement concernés, écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 9 et 10 février.
Il s’agit principalement du ministre du Travail, Mohamed Yatim, et du secrétaire d’Etat chargé de la formation professionnelle, Mohamed Laghrass, précise le journal. Outre ces deux membres du gouvernement, ont été également associés à cette réunion d’autres ministres ainsi que des directeurs centraux et des hauts responsables des départements de l’Enseignement, de la Formation professionnelle, de la Sante, du Travail, du Tourisme, de l’Equipement et de l’Intérieur ainsi que du département chargé de l’Investissement. L’objectif de cette réunion étant, bien sûr, écrit le journal, de mettre au point une série de projets et d’actions précis et réalisables qui permettraient une restructuration profonde du secteur de la formation professionnelle.
Assabah rappelle, par ailleurs, que le roi avait demandé au chef du gouvernement, il y a une année, de préparer un projet de réforme de ce secteur, lui fixant un délai pour ce faire. Mais une fois passé ce délai, le chef du gouvernement a demandé une rallonge pour peaufiner son offre. Il a fini par présenter un projet au roi, sauf que ce projet ne répondait pas aux attentes.
Le Maroc a en effet besoin, souligne le journal, d’un projet de réforme qui tienne compte des mutations profondes que connaît l’économie nationale, notamment dans le domaine de l’industrie. C’est ainsi, ajoute le quotidien, que le Maroc a pu attirer ces dernières années de grands investissements dans le secteur l’automobile et dans l’industrie aéronautique. Il aspire également à attirer de grandes entreprises industrielles spécialisées dans les technologies de pointe, dont la production sera exportée aussi bien en Europe qu’en Afrique. Tous ces secteurs ont besoin d’une main d’œuvre hautement qualifiée.
De même, avec la mise en place d’un nouveau programme agricole visant notamment les jeunes qui seraient intéressés par l’investissement dans l’agro-industrie et dans l’agriculture exportatrice. Ils devraient, pour celà, bénéficier de terrains collectifs mis à leur disposition par le ministère de l’intérieur. Il est donc nécessaire d’anticiper, dans le secteur, la demande en ressources humaines qualifiées.