Il y a bientôt une année, soit le vendredi 24 juin 2016, un Conseil du gouvernement (Benkirane) a pris la décision d’adopter un décret autorisant le recrutement de fonctionnaires par voie de Contrats à durée déterminée (CDD), pour les besoins temporaires de la fonction publique.Or, tout récemment, des rumeurs ont fait état de la renonciation par le nouveau gouvernement à un tel décret. «Faux!», rétorque le ministre de la Modernisation de l’administration et de la fonction publique, Mohamed Ben Abdelkader, dont Al Ahdath Al Maghribia rapporte les propos dans son édition de ce mercredi 10 mai.
Le ministre a, au contraire, reconnu que son département planchait actuellement sur la mise en œuvre de l’application de ce décret n°2-15-770 fixant les conditions et les modalités de recrutement par contrat au sein des administrations publiques. Il a ainsi divulgué qu’un décret visant à améliorer le rendement de tous les services de l’Etat verrait bientôt le jour. Il comportera une partie consacrée aux fonctionnaires «CDD», quasiment finalisée, à travers trois projets de circulaires.
La première décision déterminera les salaires forfaitaires qui serviront à payer les fonctionnaires sous contrat à durée déterminée. La seconde décision fixera, elle, les deux catégories de CDD qui seront proposées aux fonctionnaires temporaires, l’une réservée aux fonctionnaires ayant une certaine «expertise», et l’autre à ceux dits «auxiliaires». La troisième décision, enfin, sera consacrée aux conditions et modalités des concours de recrutements qui doivent se dérouler dans un climat optimal de transparence.
Pour trouver l’origine de ces rumeurs sur les CDD, il faut faire un retour en arrière et rappeler que l’adoption de ce décret avait suscité, en son temps, la désapprobation de certaines centrales syndicales. L’Union marocaine du travail (UMT), par exemple, avait dénoncé la «fragilisation» de l'emploi au sein de la fonction publique et la division de son personnel en fonctionnaires «durables» et fonctionnaires «temporaires».
Cependant, Al AHdath précise que le ministre a tenu à rappeler, lui aussi, que son département travaillait à la réforme de l’administration selon deux référentiels, soit la Constitution du 1er Juillet 2011 et le discours royal du 14 août. Dans ce dernier, le roi Mohammed VI, tout en pointant du doigt les nombreux dysfonctionnements de l’administration marocaine, avait considéré sa réforme comme une urgence et un choix stratégique pour le développement durable du royaume.
Le ministre a aussi rappelé qu’avec ses 500.000 fonctionnaires actuels, la fonction publique marocaine est un mamouth à dégraisser. Pour ce faire, elle a besoin d’importants investissements (dont celui réalisé dans le personnel à CDD), en vue de mieux valoriser son capital humain.