«Tout ce que vous vivez m'intéresse : ce qui vous atteint m'affecte aussi, ce qui vous apporte bonheur me réjouit également. Ce qui vous tracasse figure toujours en tête de mes préoccupations». Ainsi s‘est adressé le roi Mohammed VI à son peuple dans son discours prononcé à l’occasion de la Fête du Trône. Sur un ton sincère, humaniste, mais surtout direct, le souverain a abordé plusieurs thématiques d’ordre social.
En premier lieu, Mohammed VI a abordé l’enclavement dont souffrent toujours certaines régions du pays. Dans ce sens, le souverain a invité le gouvernement à établir un plan d'action intégré pour financer les projets d'infrastructures dans les communes et régions isolés et de définir un échéancier précis pour leur mise en œuvre. Le roi a révélé qu’une étude de terrain a été confiée au ministre de l'Intérieur pour cerner les besoins de chaque douar et de chaque région, dans les domaines notamment de l'enseignement et de la santé, de l'eau, l'électricité, les routes rurales, et ayant porté sur toutes les régions du royaume. Ce travail a permis d'identifier plus de 29 mille douars, dans 1272 communes, souffrant de déficits flagrants. Et en homme d’action, Mohammed VI a indiqué que 20.800 projets ont été examinés. Ils sont dédiés à plus de 12 millions de citoyens, vivant dans plus de 24.000 douars, avec un budget global de 50 milliards de dirhams environ.
Le roi a également appelé à une réforme de l'enseignement dans le cadre d'un "contrat national contraignant" qui doit se départir de "tout égoïsme et de tous calculs politiques qui hypothèquent l'avenir des générations montantes, sous prétexte de protéger l'identité". Le souverain a souligné, dans ce cadre, que contrairement à ce que prétendent certains, l'ouverture sur les langues et les autres cultures ne portera aucunement atteinte à l'identité nationale. "Bien au contraire, elle contribuera à l'enrichir, d'autant plus que l'identité marocaine est, grâce à Dieu, séculaire et bien enracinée et qu'elle se distingue par la diversité de ses composantes qui s'étendent de l'Europe jusqu'aux profondeurs de l'Afrique", a dit Mohammed VI, rappelant que la Constitution appelle à l'apprentissage et à la maîtrise des langues étrangères.
Autre thème abordé dans ce discours du Trône: les dysfonctionnements dans les services aux MRE dans les consulats du royaume. "Nous attirons l'attention du ministre des Affaires étrangères sur la nécessité de s'employer avec toute la fermeté requise à mettre fin aux dysfonctionnements et autres problèmes que connaissent certains consulats", a insisté Mohammed VI. La représentativité des MRE au sein des instances nationales n’a pas été oubliée. "Afin de conforter la participation des Marocains de l'étranger à la vie nationale, Nous appelons à la mise en œuvre des dispositions de la Constitution relatives à l'intégration de leurs représentants dans les institutions consultatives et les instances de gouvernance et de démocratie participative", a souligné le souverain.
Sur le volet diplomatique, le discours royal a rappelé l’approche diplomatique stratégique suivie par le Maroc visant à consolider une coopération sud-sud efficiente, notamment avec les pays africains. A cet égard, Mohammed VI a précisé que ses visites effectuées dans nombre de pays du continent "ont permis de développer un modèle de coopération économique mutuellement bénéfique, et d'améliorer les conditions de vie du citoyen africain". Le roi a, par ailleurs, souligné que la crédibilité de l'action diplomatique marocaine est illustrée à travers les relations de partenariat qui unissent le Maroc à un ensemble de regroupements et de pays amis.
Enfin, le roi a abordé dans son discours la nécessité de préserver l'identité marocaine authentique enviée. "Il n'y a rien de mieux pour conclure le discours que Je t'adresse, cher peuple, que de te rappeler la nécessité de préserver l'héritage précieux que nos ancêtres nous ont légué, à savoir l'identité marocaine authentique qu'on nous envie", a souligné Mohammed VI qui a aussi affirmé qu'il n'existait aucune raison pour que les Marocains renoncent à leurs traditions et à leurs valeurs civilisationnelles marquées du sceau de la tolérance et de la modération ou qu'ils embrassent des doctrines étrangères à leur éducation et à leur morale. "Donc, ne permets à personne venu d'ailleurs de te donner des leçons sur ta religion et n'accepte l'incitation de personne à suivre un rite ou une doctrine originaire de l'Est ou de l'Ouest, du Nord ou du Sud et ce, indépendamment de mon respect pour toutes les religions célestes et les doctrines qui s'y rattachent", a conclu le souverain.
