«L’existence des camps de Tindouf et d’une milice armée du Polisario qui coopère avec des organisations jihadistes est une menace à la stabilité», en ce sens que ces camps peuvent servir de pépinières de recrutement, a-t-il déclaré à la MAP, en marge de sa participation au 13e Forum social mondial, dont les travaux se poursuivent jusqu'à samedi à Salvador de Bahia, au nord-est du Brésil.
Pour le co-auteur du livre Sahara: désert des groupes mafieux et de jihad, paru récemment aux éditions Castelvecchi (Italie), «le chevauchement des activités des organisations criminelles, terroristes et séparatistes pose problème en raison de ses effets directs sur la sécurité de la région, mais aussi sur celle de l’Europe».
L’expert italien n’a pas manqué de rappeler, dans ce sens, la connivence entre les groupes terroristes et le Polisario, comme en témoigne l’enlèvement de deux Italiennes, au sud de l’Algérie, par des groupes terroristes comprenant d’anciens membres de la mouvance séparatiste.
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Dans un contexte sécuritaire fragile, accentué par la prolifération de trafics en tout genre et plus récemment par l’expansion du filon d’une migration illégale contrôlée par des organisations criminelles tant européennes qu’africaines, «il est essentiel d’avoir une région du Sahara stable dans l’intérêt de l’Afrique du Nord, mais aussi de la Méditerranée et de l’Europe», a fait valoir le journaliste de l'agence d'information Nova.
Pour toutes ces raisons, il n'y a donc pas de place pour une nouvelle entité dans la région, a-t-il ajouté à l’issue de sa participation à une conférence intitulée «La migration est une solution pour les pays d’accueil: l’asile est un droit humanitaire». «Nous devons œuvrer pour trouver une solution à la question du Sahara dans le cadre de la proposition d’autonomie soumise par le Maroc. C’est la seule solution pour créer la stabilité dans la région», a-t-il affirmé.
Animée par le Réseau des associations marocaines en Italie (RACMI), la Fédération africaine en Toscane (FAT) et l’Espace marocain italien pour la solidarité (SMIS), la conférence a constitué un moment de réflexion sur différents aspects de la migration et de l’exil.
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Ainsi, les participants ont-ils pu suivre une présentation sur l’asile en Europe, notamment en Italie, animée par Abdellah Khazraji, directeur d’un centre de réfugiés à Trévise en Italie, qui a mis en relief les nouveaux défis de l’Italie face à la vague migratoire sans précédent que connaît l’Europe depuis 2016.
Le président du SMIS, Yahia El Matouat s’est arrêté sur les bénéfices de la migration pour les sociétés d’accueil, tandis que Yassine Belkacem, coordinateur national du RACMI, a dressé une comparaison entre la situation des réfugiés en Europe et celle des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf, en Algérie.
A cette occasion, l’acteur associatif a tenu à rappeler que le «concept de réfugié sahraoui est une création artificielle de l’Algérie dans le but d’en faire un instrument de contestation de la récupération du Sahara par le Maroc à la suite de la conclusion de l’accord de Madrid entre le Maroc et l’Espagne en 1975».
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A l’heure où l’Europe respecte les obligations à l’égard des réfugiés, il n’en est rien à Tindouf, où les populations séquestrées subissent toutes sortes de chantage, d’intimidation, de séparations des familles, d’enrôlement forcé des jeunes et même des enfants dans l’armée, sans oublier la soumission au travail forcé et à l’exploitation sexuelle, a affirmé Belkacem.