D’anciens dirigeants de l’USFP critiquent vivement la direction actuelle du parti, suite à la récente publication d’un rapport de la Cour des comptes révélant des irrégularités dans la réalisation d’études financées par l’État sans que les normes fondamentales en la matière soient respectées, encore moins les usages d’une méthodologie scientifique.
Dans un communiqué relayé par Assabah de ce lundi 18 mars 2024, Abdelmaksoud Rachdi, Hassan Nejmi, Salaheddine El Manouzi et Chakran Imam, tous quatre anciens leaders de l’USFP, se sont dits «profondément choqués» par ce scandale qui «porte atteinte à la dignité et à la réputation de militants honnêtes».
Alors que la direction de l’USFP n’a pas encore officiellement réagi au rapport critique de la Cour des comptes, ces quatre anciens dirigeants dénoncent une «situation déplorable» dans la gestion du parti, «caractérisée par des prises de décisions unilatérales du Premier secrétaire [Driss Lachgar, Ndlr] et d’un nombre restreint de membres du bureau politique».
En effet, affirment les quatre signataires de ce communiqué de protestation, «la gestion des finances s’effectue en l’absence de réunions régulières des organes exécutifs et de surveillance du parti».
Les auteurs de ce communiqué ont aussi tenu à déplorer le silence observé par plusieurs dirigeants de l’USFP, qui ne sont pas intervenus pour prévenir des conséquences catastrophiques de cette prise de décision unilatérale, à l’intérieur même du parti.
Ils n’ont d’ailleurs pas hésité à évoquer une «déviation intellectuelle, politique, organisationnelle et morale» qui résulte, selon eux, de ce monopole décisionnel.
Concernant un contrat d’études et de recherches, qui a fait l’objet d’observations de la part de la Cour des comptes, ces quatre anciens dirigeants ont de même critiqué «le fait de ne pas porter à la connaissance des membres du bureau politique l’objet des études, leurs résultats, leur mode de financement et les procédures suivies pour leur adoption».
De fait, Abdelmaksoud Rachdi, Hassan Nejmi, Salaheddine El Manouzi et Chakran Imam ont tenu à condamner, «avec force», «la logique du Premier secrétaire dans sa façon de traiter toute personne exprimant une opinion divergente et de le radier du parti», comme, ont-ils indiqué, cela a pu être le cas du Secrétariat régional de la jeunesse socialiste en France, suite à la publication d’un communiqué portant sur ce même rapport critique émis par la Cour des comptes.
Assabah indique que certains dirigeants actuels de l’USFP, qui ont préféré garder l’anonymat, ont eu des mots très durs envers les quatre signataires de ce communiqué: «Ces personnes n’ont plus aucune relation avec le parti. Par conséquent, elles n’ont pas le droit de commenter des faits qui ne les concernent pas. Elles se sont spécialisés dans les attaques contre le parti, après avoir échoué à obtenir des privilèges qui ne leur sont pas conférés par la loi».
Ces dirigeants de l’USFP leur reprochent par ailleurs de n’avoir pas critiqué d’autres partis, qui n’ont quant à eux pas même présenté de document ou de rapport qui établiraient les conclusions d’éventuelles recherches, et qui ont malgré tout dépensé l’ensemble des fonds qui leur avaient été octroyés par l’État.
Ces mêmes dirigeants ont expliqué que l’USFP a, en revanche, présenté pas moins de cinq mille documents, établissant des conclusions de recherches effectuées que les juges de la Cour des comptes «n’ont pas pu assimiler et dont ils n’ont pu percevoir les résumés scientifiques».