Épinglé par le rapport de la Cour des comptes, le parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) s’est retrouvé dans la tourmente. En confiant des études financées par l’État à un cabinet de conseil appartenant à des dirigeants de la formation politique, le parti de la rose s’est attiré les foudres de l’opinion publique, mais aussi de certains de ses militants.
Pour rappel, la Cour des comptes a publié un rapport relatif à l’audit, entre autres, du soutien annuel supplémentaire octroyé fin 2022 à quelques partis pour la couverture de leurs dépenses liées aux études, missions et recherches. L’examen des dépenses de l’USFP a relevé certains dysfonctionnements dans le processus de réalisation de ces études. Parmi eux, l’identité même du propriétaire du cabinet ayant réalisé ces études, en l’occurrence Hassan Lachgar, fils du premier secrétaire du parti, Driss Lachgar.
Suite aux révélations de la Cour des comptes, plusieurs militants de l’USFP ont tiré à boulets rouges sur la direction du parti, y compris à l’international, où la section française a ouvertement la direction. Des anciens cadres du parti ont quant à eux pointé du doigt la responsabilité du Premier secrétaire, Driss Lachgar.
Face à cette situation, Driss Lachgar est sorti de son silence en dénonçant la «mainmise» de la Cour des comptes sur les partis politiques, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du 29 mars. A l’occasion d’une réunion du bureau politique de l’USFP, la première depuis la publication du rapport qui a secoué le parti, l’avocat et leader politique a réitéré ses attaques contre la présidente de la Cour des comptes, Zineb El Adaoui, l’accusant de cibler les formations politiques dans ses publications.
Driss Lachgar a également accusé Zineb El Adaoui d’exercer une forme de «tahakkoum» (mainmise, ndlr) sur les partis politiques, au lieu de veiller sur la «hakama» (gouvernance, ndlr). Et le leader socialiste de mettre en doute les intentions de la Cour des comptes, en rappelant que le timing de la publication des deux rapports de l’institution, coïncide avec la volonté du parti de déposer une motion de censure au Parlement contre le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch.