Entre isolement international et étincelles du Hirak: qui peut sauver l’Algérie?

Said Chengriha installant le nouveau chef de l'armée de terre, Mostafa Smaili (à sa droite).

Said Chengriha installant le nouveau chef de l'armée de terre, Mostafa Smaili (à sa droite).

Revue de presseDes bouleversements profonds sont en train de changer radicalement le visage du Moyen-Orient et du monde arabe. Dans ce chamboulement sans précédent, dont les effets se font sentir au Maghreb, seul le régime algérien, au lieu d’anticiper les changements futurs et en vue de se maintenir, continue de crier aux faux «complots» venus du Maroc. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath.

Le 19/12/2024 à 21h38

«Qui réveillera les généraux algériens de leur profonde torpeur?». C’est sous ce titre que le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribiya a publié, dans son édition du vendredi 20 décembre, une chronique signée par l’écrivain-journaliste Talaâ Saoud Atlassi. Ce dernier se demande pourquoi les généraux algériens font toujours semblant d’être insensibles aux bouleversements qui s’opèrent autour d’eux, dans le monde arabe en particulier.

Au Maghreb, estime Saoud Atlassi, le régime algérien est en position de hors-jeu. Car les caporaux d’Alger ne voient pas le monde tel qu’il est réellement, mais ne l’entrevoient qu’à travers le seul prisme de leur marocophobie. Peu importe qu’elle porte ainsi atteinte à ses propres intérêts vitaux, du moment que l’essentiel reste d’afficher à-tout-va sa haine du Maroc.

Cette haine est une maladie chronique tellement chevillée au corps du régime qu’elle s’exprime même dans les affaires strictement algéro-algériennes, et a fortiori dans les dossiers géostratégiques de la région.

Quotidiennement, les porte-voix médiatiques du régime algérien, c’est-à-dire les prétendus médias qui restent encore en vie dans ce pays, s’attaquent au Maroc dans sa culture vestimentaire, sa gastronomie, ses dirigeants sportifs, politiques, médiatiques… à travers la seule usine qui fonctionne en Algérie, celle qui produit les fake-news, les mensonges et les manipulations de l’opinion locale. À tel point que les services de renseignements algériens, au lieu de servir d’éclaireurs avisés aux décideurs politiques, sont devenus un simple outil de propagande tourné contre le Maroc, comme le prouvent les «mouches électroniques» et autres séparatistes du Rif.

En d’autres termes, ajoute le chroniqueur d’Al Ahdath, la haine du Maroc est devenue la raison d’être même du régime algérien, de sa politique intérieure et extérieure, car c’est la marocophobie qui constitue le levain de la politique sécuritaire en Algérie et le menu principal de sa diplomatie.

Cette politique a fini par conduire le régime algérien à rendre exécrables ses relations avec son voisinage. Avec la Libye du maréchal Khalifa Haftar, la guerre peut éclater à tout moment. Avec le Niger et le Mali, c’est la rupture de l’essentiel des relations. La Mauritanie, elle, reste très frileuse face au régime algérien faute de compréhension de ses manœuvres, surtout ses tentatives d’exclure de l’Union du Maghreb son pilier principal, à savoir le Maroc. Ni la France ni l’Espagne n’ont échappé à la vindicte du régime algérien, parce qu’elles ont reconnu la marocanité du Sahara. Bien qu’ayant pris les premiers la même position, les USA restent une autre paire de manches que les caporaux d’Alger n’osent pas provoquer.

Mais la peur du régime algérien est ailleurs. Il est ainsi pris de panique depuis la chute du régime de Bachar al-Assad qu’il considérait comme le dernier rempart qui le protège encore. Or, puisque le régime syrien est tombé, celui des généraux algériens et leur marionnette Abdelmadjid Tebboune chutera à son tour, espère Saoud Atlassi, du moment que ce régime n’a aucune légitimité populaire, pas plus qu’il n’est soutenu par les élites algériennes.

Cette fin semble d’autant plus proche, ou du moins inéluctable, que les premiers soubresauts annonciateurs d’un retour des manifestations du Hirak se multiplient. Ce dernier donne déjà de la voix dans les gradins des stades algériens et à travers les réseaux sociaux, comme le démontre le récent hashtag «#Manish_radi», qui vient d’exiger la chute du régime militaire et son remplacement par un Etat civil.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 19/12/2024 à 21h38