Ce sont, une nouvelles fois, des chiffres alarmants que vient de rendre publicd Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Ainsi, le décrochage dans les universités touche 50% des étudiants.
Dans son édition du mercredi 11 janvier, Al Akhbar revient sur les principales annonces du ministre lors de son passage, lundi dernier, devant le Conseil supérieur de l’Education. Et il a, en effet, révélé que la moitié des étudiants quittaient l’université sans terminer leur parcours, et donc sans obtenir de diplôme. Il a aussi indiqué qu’une part considérable des étudiants qui arrivent à décrocher leur licence ne l’obtenaient, en fait, qu'au bout de quatre ou cinq ans d’études. Pourtant, la durée initiale du parcours n’est que de trois ans, une durée au terme de laquelle seuls 25% des licenciés parviennent à décrocher leur diplôme.
Lors de la même présentation, Abdellatif Mirao
ui a, en outre, reconnu que le taux de chômage des diplômés des universités marocaines restait élevé. D’après lui, cela est dû à plusieurs dysfonctionnements, le premier étant une faiblesse au niveau des compétences linguistiques et des compétences propres des étudiants.
La liste des anomalies révélées par Abdellatif Miraoui devant le Conseil supérieur de l’Education ne s’arrête pas là. Comme le rapporte le quotidien, le ministre a également souligné que le système universitaire marocain est l’un des pires du pourtour méditerranéen au niveau de l’encadrement. Pour preuve, dit-il, on compte 120 étudiants pour chaque professeur universitaire, ce qui est à son sens «inacceptable». De même, le ministre a pointé du doigt la recherche scientifique qui souffre d’un manque de moyens et de coordination.
Tout en insistant sur le manque d’ancrage de l’université dans la société marocaine, Abdellatif Miraoui
a expliqué, lors de son allocution, que l’un des défis majeurs auxquels est confronté l’enseignement supérieur au Maroc était sa difficulté à accompagner l’évolution numérique et digitale. Pour lui, cela est dû au système pédagogique francophone adopté par le Maroc, système qui a tendance à cibler la facilité.
Pour répondre aux lacunes relevées par son département, le ministre a annoncé la mise en place prochaine d’un nouveau système pédagogique global et intégré, axé sur le renforcement des capacités et basé sur une vision claire sur ce dont ont besoin les lauréats pour répondre aux nécessités du marché du travail.