A peine nommé, le nouveau ministre de l’Education nationale fait déjà face à ses premières revendications syndicales. Pour l'heure, les syndicats de l’enseignement en sont encore à réitérer leur première demande d’ouverture d’un dialogue, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 14 octobre. Les syndicats veulent rouvrir, sans plus tarder, les dossiers en suspens, tout en espérant que l’avènement de l’architecte du nouveau modèle de développement à la tête de ce département soit l’amorce d’un nouveau départ.
Ainsi, pour le responsable syndical de l’UNTM, affidé au PJD (opposition), les attentes des syndicats peuvent être résumées en cinq points. L’adoption d’une approche participative avec tous les partenaires de l’école, l’écoute des acteurs du domaine avec à leur tête le corps enseignant, la réactivation de ce dialogue sectoriel selon un agenda bien défini et des priorités claires et, enfin, la reprise du dialogue là où il avait été laissé, en tenant compte des ententes conclues du temps de l’ancien ministre, feu Mohamed El Ouafa.
Selon le quotidien, les syndicats exigent pour les enseignants un nouveau statut qui pourrait rectifier les inégalités actuelles entre les différentes catégories du corps enseignant, permettre la poursuite de la mise en œuvre de la loi-cadre et, ce faisant, faire en sorte que les décisions relatives à l’opérationnalisation de ce nouveau cadre législatif ne soient pas prises de manière unilatérale. Et, naturellement, le syndicat n’a pas omis d’évoquer le cas des enseignants-cadres des AREF, dont il exige la «régularisation de la situation».
C’est d’ailleurs l’un des dossiers chauds, aujourd’hui, qui se trouve sur le bureau du nouveau ministre, souligne le quotidien. Les enseignants faisant partie de cette catégorie ont, en effet, entamé une escalade qui n'a cessé d’enfler durant les quatre dernières années. Ils exigent tout simplement d’être intégrés directement dans la fonction publique, alors que l’Etat insiste sur le fait que leur situation est irréversible. Les syndicats appellent, par ailleurs, le ministre à entamer d’urgence la mise en œuvre des recommandations du rapport de la CSMD relatives au secteur de l’enseignement.
A ce propos, poursuit le quotidien, les syndicats rappellent que, dans ses propositions relatives au secteur, la CSMD a insisté sur la nécessité d’investir dans la formation et la motivation des enseignants. Le Maroc doit impérativement valoriser son corps enseignant et rehausser son niveau de compétences.
Pour cela, la Commission considère qu'il est nécessaire d’engager une transformation profonde des métiers de l’enseignement. Deux propositions concrètes permettraient ce changement: améliorer la qualité de la formation des enseignants, aujourd’hui assurée par une vingtaine d’entités à travers la création d’un Centre d’excellence du professorat. La deuxième proposition concerne l’élaboration d’un nouveau parcours de carrière de l’enseignant visant à renforcer l’attractivité du métier auprès des étudiants méritants.
Bref, les syndicats exigent aujourd’hui la mise en place, et de manière consultative, d’une nouvelle vision relative à l’enseignement, du préscolaire à l’enseignement universitaire.