Le gouvernement contre-attaque. Avec la persistance de la crise dans le secteur de l’enseignement, face au refus des syndicats du nouveau statut de l’enseignant, ainsi qu’à la persistance des grèves, le gouvernement vient d’ordonner la ponction des salaires des grévistes.
Pour Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 3 novembre, une nouvelle étape dans le conflit entre le ministère de l’Éducation et les syndicats des enseignants vient d’être franchie, avec la décision de ponctionner les salaires des grévistes dès novembre. D’après le journal, cette décision est de nature à tendre encore davantage la situation entre les deux parties.
La même source ajoute que, dans la perspective de mettre à exécution sa décision, le ministère de tutelle a déjà saisi ses directions provinciales afin de dresser la liste des enseignants grévistes, et particulièrement ceux qui continuent de dispenser des cours dans des établissements privés alors qu’ils ont déserté les salles de cours des établissements publics.
A ce sujet, rajoute Al Ahdath Al Maghribia, des sources sûres assurent que des inspecteurs de l’éducation ont entamé des missions dans les écoles privées afin de traquer les enseignants grévistes qui continuent d’y dispenser des cours. L’objectif est aussi de s’assurer qu’ils respectent le quota des 8 heures autorisées par une circulaire ministérielle, et qu’ils ne profitent pas du contexte de grève pour augmenter leur temps de travail dans le privé.
Selon les mêmes sources, la tutelle veut mettre fin à l’anarchie constatée dans le secteur dans le cadre de l’application du principe d’évaluation des performances du travail des enseignants. Des décisions disciplinaires ne seraient pas exclues.
Sur le même registre, la publication cite une source syndicale qui analyse que l’initiative du ministère de l’éducation est de nature à compliquer la situation et à pousser les enseignants à aller encore plus loin dans la protestation. Ceci alors que les parents d’élèves commencent à monter au créneau en raison du grand nombre d’heures de cours manquées par les élèves. On parle, en effet, d’un cumul de 8 millions d’heures de cours ratées, dans plus de 12.000 établissements dont les enseignants se sont joints au mouvement de grève.
Pour la source syndicale, l’approche de la tutelle est dangereuse. Au lieu des ponctions, elle devrait tendre à l’apaisement, en cherchant des solutions concrètes qui encourageront les enseignants à regagner leurs salles de cours, et éviter ainsi que les élèves perdent encore plus d’heures d’enseignement.