L’ancien secrétaire général du parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelilah Benkirane, continue de secouer la majorité gouvernementale, que conduit pourtant son parti. En effet, après sa sortie sur les réseaux sociaux contre le projet de loi-cadre sur l’éducation, l’enseignement, la formation et la recherche scientifique à la veille de la session extraordinaire du parlement, brisant le consensus gouvernemental, il poursuit la manœuvre dans la perspective de lui donner une «légitimité» politique.
Pour ce faire, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 13 et 14 avril, l’ancien leader de la Lampe tente de mobiliser ses partisans en vue de provoquer une session extraordinaire du conseil national du PJD (parlement du parti) et d’arracher un vote contre le projet en question.
A ce propos, précisent les sources du quotidien, les manœuvres ont déjà commencé par l'intermédiaire de correspondances dans ce sens au président du conseil national, Driss El Azami. C’est dire que la crise provoquée autour du projet de loi-cadre sur l’enseignement perdure, fait remarquer le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui s’intéresse au sujet dans son édition du même week-end.
Dans ce cadre, les sources du quotidien indiquent que Habib Choubani a adressé une lettre ouverte au président du conseil national du PJD, l’appelant à tenir une session extraordinaire pour débattre de questions qualifiées de «grande importance», notamment le projet de loi-cadre sur l’enseignement. Or, l’objet de cette lettre, publiée par le site du parti, ne trouvera le chemin de la concrétisation que si le secrétariat général donne son feu vert ou si le tiers des membres du conseil national signe en sa faveur.
Cette procédure, estime le quotidien, pourrait aboutir. Car, explique un leader non cité par le quotidien, dans ce cas, les décisions du conseil national, deuxième instance décisionnelle du parti, engageront tout le monde et épargneront au parti des confrontations avec ses alliés au gouvernement.
Toutefois, ajoute le quotidien, le recours à cette session extraordinaire aggravera les divergences entre les leaders du parti et accentuera davantage les tiraillements qui le déchirent. D’ailleurs, le parti est déjà divisé sur ce projet de loi-cadre, notamment sur la question des langues étrangères. D’un côté, le chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani et Mustapha Ramid, appellent à opter pour la formule de consensus tandis que les faucons du MUR (mouvement unicité et réforme) s’opposent à leur approche, en les accusant de défendre les intérêts du lobby francophone.