Les consulats de certains pays européens mènent actuellement des enquêtes sur des soupçons de falsification de documents administratifs formant partie du dossier de demande ce visa.
Selon des sources du journal Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 31 mai et 1er juin, une coordination entre les autorités consulaires européennes, notamment celles de France, d’Espagne et de Grèce, a révélé l’existence de certificats administratifs suspects émis par certaines entreprises. Ce qui a éveillé les soupçons des responsables des représentations diplomatiques de ces pays.
Ce n’est pas la première fois que le quotidien aborde ce sujet, puisqu’en février dernier, il avait déjà fait état du démantèlement d’un réseau de trafic de faux contrats de travail servant à obtenir le visa Schengen. Des services consulaires ont, avait écrit le quotidien, détecté des contrats de travail suspects dans les dossiers de demande de visa. Ce qui les a incités à approfondir l’enquête afin d’en vérifier la véracité.
Dans le cas actuel, les sources citées par le quotidien ont confirmé que «les investigations se concentrent sur les activités des entreprises à l’origine de ces documents administratifs, utilisés pour obtenir des visas». Ces documents, poursuit le quotidien, incluent des certificats de travail, des attestations de salaire, des ordres de mission et d’autres pièces facilitant l’obtention de visas.
D’après le quotidien, «des entreprises privées se sont spécialisées dans le commerce de documents requis par les ambassades et consulats pour l’obtention d’un visa. Ces entreprises proposent leurs services à des personnes ne remplissant pas les conditions requises, qui souhaitent quitter le Maroc pour aller chercher des opportunités d’emploi à l’étranger». Leur business était si juteux qu’elles employaient des intermédiaires pour recruter des candidats à l’immigration contre des commissions.
Les enquêtes, relate Assabah, ont révélé que «les entreprises concernées disposent de tous les documents requis, tels que l’inscription au registre du commerce et l’affiliation à la CNSS, leur permettant d’émettre des documents officiels utilisés dans les dossiers de visa, comme des ordres de mission signés, ou encore pour justifier une participation à des salons internationaux ou des formations».
En citant toujours les mêmes sources, Assabah assure que «plusieurs personnes ont obtenu des visas en recourant à ces entreprises, qui leur attribuent le statut de salarié et les déclarent à la CNSS pendant plus de trois mois afin de produire une attestation de déclaration, requise dans les dossiers de visa. Ces entreprises fournissent également des certificats de travail et de salaire conformes aux exigences».
Pour brouiller les pistes et donner l’impression qu’il s’agit d’entreprises fiables, note le quotidien, les responsables de ces sociétés s’inscrivent dans des chambres de commerce étrangères établies au Maroc. Ainsi, «elles sont même devenues expertes pour garantir l’approbation des dossiers de visa par les autorités consulaires», ironise le quotidien.
De plus, ces affiliations permettent à ces entreprises d’établir des relations avec des sociétés des pays correspondants, d’obtenir des invitations ou des certificats confirmant que leurs employés bénéficieront de formations ou participeront à des salons internationaux.







