Après un mois à ne rien faire, les nouveaux députés ont enfin trouvé de quoi occuper leurs journées, en attendant la formation du nouveau gouvernement. Joignant l’utile à l’agréable, les parlementaires fraîchement élus ont repris leurs études, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 12 et 13 novembre.
En effet, sur l’initiative de la Direction de la Chambre, des ateliers de formation ont été ouverts au profit des nouveaux élus pour les familiariser à leur future mission dans le cadre de l’action parlementaire.
L’idée a été appréciée par les intéressés qui y ont vu non seulement une occupation, en attendant la formation de l’Exécutif qui risque de prendre plus longtemps que prévu, mais également un semblant d’action pour justifier leur salaire. Les députés ont déjà été payés à ne rien faire le mois dernier, rappelle le journal, alors que la situation actuelle du pays ne permet pas ce genre d’écarts.
Concrètement, les nouveaux élus viennent de recevoir un kit de formation qui comporte des documents expliquant le fonctionnement de la Chambre, la procédure législative et les modes d’exercice du pouvoir de contrôle du gouvernement par le Parlement. Bref, l’essentiel pour mieux s’acquitter de leurs nouvelles fonctions de parlementaires.
Cette initiative a également pour objectif de renforcer le pouvoir législatif des députés pour remédier à la baisse de la production législative. Le journal a rappelé, en ce sens, que seules sept propositions de loi ont été adoptées par les deux Chambres du Parlement durant toute l’année 2015.
Il faut dire que le problème de la faible productivité des parlementaires n’est pas dû à un manque d’initiative de leur part. A la clôture de la précédente législature, quelque deux cents propositions de loi traînaient encore sur les bureaux de la Chambre et des Commissions permanentes.
Un nombre important de ces textes date de plus de quatre ans et, pourtant, ils n’ont même pas été versés dans le circuit législatif. C’est l’un des effets de l’hégémonie du gouvernement et sa mainmise sur l’action législative, surtout quand le parti au pouvoir dispose d’une majorité dans la Chambre. Mais c’est une autre problématique propre à notre Parlement.
Par ailleurs, estime le journal, si le rendement du Parlement sortant est jugé médiocre, il ne faut pas s’attendre à une meilleure performance pour celui qui vient d’être élu. En effet, et selon la cartographie socioprofessionnelle de la Chambre des représentants fraîchement élue, une grande partie (24%) des députés sont des commerçants.
Les enseignants, eux, représentent15% alors que les fonctionnaires qui arrivent en troisième position représentent 14%. C’est également la proportion des professions libérales (14%), tandis que les salariés du secteur privé représentent 8% et les agriculteurs 6%. C’est pour dire que la nouvelle Chambre est dépourvue en cadres, professeurs universitaires, juristes, économistes et autres profils capables de produire des lois. Cela, alors que sa composition a été renouvelée à hauteur de 64%.