Un député du parti de l’Istiqlal, élu au Parlement, vient de rejoindre les rangs des contestataires de la politique menée par le gouvernement envers les jeunes.
La sortie médiatique du député de ce parti, membre de la coalition gouvernementale, intervient au moment où l’attrait pour l’émigration clandestine grandit auprès de cette catégorie de la population marocaine.
Les critiques de l’Istiqlal envers le gouvernement, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 12 septembre, rejoignent globalement les conclusions du Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui a émis un avis relatif à la politique menée à l’égard de la jeunesse marocaine, des conclusions qui «avaient d’ailleurs irrité le chef du gouvernement», rappelle le quotidien.
Le quotidien fait référence aux questions écrites de Moncef Toub, député de l’Istiqlal à Tétouan, adressées à deux ministres du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch: Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique et de l’emploi, et Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce.
Dans ses questions, le député rejette l’entière responsabilité de «ce qui se passe à Tétouan et M’diq, et qui est lié au chômage et à l’émigration», au gouvernement.
«Dans la population des provinces de Tétouan et M’diq-Fnideq, règne un sentiment de déception, surtout parmi les jeunes, dans un contexte où le taux de chômage est très élevé. Et devant un horizon fermé et l’absence d’opportunités d’emploi, les jeunes sont tentés par l’aventure de l’émigration clandestine», écrit le député dans sa question adressée à Younes Sekkouri.
Cette situation, estime le député cité par Al Ahdath Al Maghribia, «est due à l’absence d’une politique d’accompagnement des jeunes dans le domaine de l’emploi et l’absence de conditions de développement économique et sociales dans la région». Le député a également constaté une «faiblesse de la politique sectorielle du gouvernement [en ce qui concerne] l’emploi».
S’adressant à Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, lui-même issu de son propre parti, l’istiqlal, le député l’interpelle sur «la nature des dispositions et des mesures que son département compte instaurer pour faire face à la rareté des activités industrielles et économiques dans les zones avoisinant la ville occupée de Sebta».
Pour Moncef Toub, il faut aussi, a–t-il écrit, prendre en considération «la situation difficile que traverse toute cette zone depuis la fermeture, en 2019, du passage frontalier» avec le préside.
Dans la formulation de sa question, le député de l’Istiqlal fait aussi remarquer au ministre une «absence de projets d’investissements à même de créer des opportunités d’emplois et de limiter la hausse du taux de chômage dans cette province».
La création d’une Zone industrielle à Fnideq n’a en effet pas contribué à attirer des entreprises capables de tirer la région de cette situation économique et sociale difficile, conclut Al Ahdath Al Maghribia.