Emploi: le décrochage scolaire de 300.000 élèves par an aggrave le chômage, déplore Younes Sekkouri

Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences.

Le 13/05/2025 à 19h34

VidéoYounes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences a regretté, ce mardi devant la Chambre des conseillers, que plus de 300.000 élèves abandonnent chaque année la scolarisation, entraînant ainsi une hausse du taux de chômage.

Interrogé par les conseillers parlementaires sur la manière qu’il compte mettre en oeuvre pour faire face à la hausse du taux chômage (à 13,3%, selon les chiffres du Haut-Commissariat au plan), Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a d’abord indiqué que le Maroc compte actuellement 1,6 million de jeunes chômeurs, dont près de 910.000 n’ont aucun diplôme.

«Il y a une amélioration de l’emploi, même si elle reste modeste», a-t-il ajouté, précisant qu’environ 350.000 emplois ont été créés au cours du premier trimestre 2025. «Le solde net est de 280.000 emplois, dont 216.000 dans le secteur des services, 80.000 dans l’industrie et l’artisanat et 50.000 dans le bâtiment et les travaux publics», a-t-il détaillé.

Le ministre a aussi évoqué l’élaboration d’«une stratégie dotée d’un budget conséquent» pour s’attaquer au problème du chômage. Il suggère notamment de former les 910.000 jeunes chômeurs sans diplôme, qui «peuvent bénéficier d’opportunités d’emploi dans les petites, moyennes et grandes entreprises, y compris dans des secteurs clés comme l’industrie automobile».

À ces jeunes sans formation, Younes Sekkouri veut proposer «un accompagnement, notamment en début de parcours, adapté aux secteurs visés», soulignant que l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) est en train de restructurer ses programmes en vue de les ajuster aux besoins de ces 910.000 jeunes chômeurs sans diplôme.

Le ministre dit également réfléchir à ouvrir l’accès à la formation professionnelle dès l’âge de 15 ans. «Le système de formation professionnelle est performant dans les filières techniques et spécialisées. Certaines d’entre elles, comme les métiers de la santé, comptent près de 8.000 étudiants. Mais les filières accessibles aux niveaux primaire, collégial ou secondaire restent très limitées, car on ne compte que 80.000 apprenants, alors que nous avons besoin de 900.000», a-t-il déploré, estimant en conclusion qu’il «reste beaucoup à faire» pour améliorer durablement l’emploi.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 13/05/2025 à 19h34