Le climat semble très tendu au sein du parti de la Justice et du développement (PJD) à quelques semaines des prochaines échéances électorales. Une vive polémique vient en effet d’éclater.
Dans son édition du vendredi 6 août, Al Ahdath Al Maghribia écrit ainsi que les dirigeants du PJD sont sous les feux des critiques depuis quelques jours à cause de certaines décisions prises récemment et qui touchent aux femmes du parti. La plus importante d’entre elles est le refus d’accréditer la candidature d’Amina Maelainine aux prochaines élections de septembre.
Pour les femmes du parti, cette décision est une illustration de la politique adoptée ces derniers temps au sein du PJD et qui vise à couper volontairement la route des élections devant certains candidats contestataires. Tous ceux qui ne seraient pas d’accord avec la politique adoptée par les instances dirigeantes se voient ainsi léser en vue des prochaines échéances.
Selon le journal, en plus d’Amina Maelainine, dont la non-accréditation était plutôt attendue à cause de son important désaccord avec la direction du parti, plusieurs autres partisans ont connu le même sort. Les détracteurs de la direction du PJD se plaignent aujourd’hui du fait que certains candidats retenus sur les listes du parti sont des habitués. Ils auraient été préférés à d’autres qui avaient pourtant également leur place.
Certaines des critiques adressées aux dirigeants du PJD, dont le secrétaire général n’est autre que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, pointent du doigt l’accréditation de candidats qui ont déjà passé plusieurs mandats parlementaires au nom du PJD, alors que les directives des instances du parti recommandaient le contraire.
D’après Khadija Abladi, ancienne partisane du PJD, plusieurs anomalies sont relevées dans la manière avec laquelle la liste des candidats a été arrêtée. Selon elle, les processus au niveau des commissions provinciales du PJD ont été marqués par des dysfonctionnements qui ont eu pour conséquence de favoriser «certains noms» au détriment d’autres.
La même source s’est également étonnée que les dizaines d’heures de réunion pour arrêter lesdites listes n’ont finalement servi à rien, au regard du résultat final où l’on retrouve les mêmes personnes retenues alors que du sang neuf était attendu.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, Amina Sabir, une des têtes d’affiche du PJD à Mohammedia, vient également de démissionner pour les mêmes raisons qui poussent les femmes du parti à se révolter aujourd’hui. Dans sa lettre adressée au bureau provincial, elle se plaint des agissements en coulisse qui marquent la gestion interne du PJD et qui auraient finalement décidé des noms retenus sur les listes des prochaines élections.