Il s’agit d’une élection historique, qui vient consacrer le rôle reconnu au royaume en tant que force de paix dans le continent et au-delà dans le monde.
Le Maroc, qui siègera ainsi au CPS pour un mandat de deux ans (2018- 2020), renouvelable, a recueilli 39 voix. Les deux-tiers nécessaires pour cette élection est de 36 voix.
Conformément au mécanisme établi par le Protocole relatif au CPS, l’organe exécutif de l’UA se compose de 15 Etats membres, a savoir dix pays élus pour un mandat de deux ans et cinq autres élus pour un mandat de trois ans, ceci afin d’assurer une continuité dans les activités du CPS.
Le CPS demeure une plateforme essentielle pour les Etats membres de l’UA désireux de promouvoir leur politique étrangère dans le domaine de la paix et de la sécurité .
L’un des objectifs du CPS clairement définis par l’Acte constitutif de l’UA est de «promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent» selon les principes du «règlement pacifique des conflits entre les Etats membres de l’Union par les moyens appropriés qui peuvent être décidés par la Conférence de l’Union».
L’Acte constitutif de l’UA, adopté au sommet de Syrte II le 11 juillet 2000, a constitué un tournant dans l’histoire de l’organisation panafricaine qui allait accorder la priorité au développement et à la sécurité notamment par la mise sur pied d’un Conseil de paix et de sécurité.
Le Protocole relatif à la création du CPS, adopté en juillet 2002 à Durban (Afrique du Sud), a établi les principaux piliers de l’architecture de paix et de sécurité africaine. Ce protocole est entré en vigueur le 26 décembre 2003 après les 27 ratifications requises et le CPS a été lancé officiellement le 25 mai 2004.
L’élection du Maroc au sein de cette instance stratégique vient ainsi répondre aux vœux exprimés aussi bien par la majorité des pays africains que par les centres de recherche stratégique et sécuritaire.
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Des responsables africains présents lors de ce 30e sommet de l’UA ont souligné que le Maroc a un rôle important à jouer dans le renforcement de la paix et la stabilité en Afrique, partant de la vaste expérience que le royaume a acquise dans ces domaines intrinsèquement liés au développement et à l’épanouissement des peuples.
Le Maroc n’a jamais cessé de déployer des efforts louables dans les domaines de la paix et la sécurité dans le continent, a notamment dit le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, en marge de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA.
Même son de cloche chez Augustine Mahiga, ministre tanzanien des Affaires étrangères, qui a souligné que le Maroc a un rôle important à jouer au sein du CPS.
La présence du Maroc au sein de ce Conseil devra offrir au royaume une meilleure opportunité pour renforcer sa précieuse contribution aux domaines de paix et de sécurité dans le continent, a estimé Augustine Mahiga, rappelant que le Maroc a joué un rôle important dans les questions de maintien de la paix en Afrique depuis la création de l’Organisation de l’unité africaine (prédécesseur de l’UA).
«Nous souhaitons que l’entrée du Maroc au sein du CPS sera une opportunité pour redéfinir et renforcer la position du Maroc au sein de l’UA», a ajouté le chef de la diplomatie tanzanienne, notant que le Maroc a toujours répondu volontairement et sans hésiter aux appels de solidarité avec ses frères africains.
Dans les rangs de la communauté de la recherche stratégique on partage cette même conviction nourrie et confortée par l’action inlassable du Maroc en faveur de la paix, la stabilité et la sécurité.
L’Institut des études sécuritaires (ISS, basé à Pretoria/Afrique du Sud) souligne, dans un rapport publié récemment, que le Maroc a su développer «un Soft Power», qui renforce sa vocation en tant que voix de paix et de modération et en tant que puissance capable d’apporter sa contribution aux opérations de maintien de la paix en Afrique.
«Le Maroc a déjà fait montre de son engagement en faveur de la paix en Afrique à travers sa participation effective et efficace dans des missions de maintien de la paix, qui lui ont valu le respect à travers le continent», écrit l’ISS dans son rapport, qui braque ses projecteurs sur l’impact du retour du Royaume au sein de l’Union Africaine.
L’institut rappelle, dans ce contexte, que depuis son indépendance en 1956, le Maroc a participé à de nombreuses missions de maintien de la paix en Afrique. Actuellement, le Royaume dispose de Casques bleus déployés en République centrafricaine et en République Démocratique du Congo, ajoute l’ISS.