Mon étiquette politique dans le nouveau gouvernement est celle de mon identité, l'étiquette politique "Mohamed El Ouafa tout court", a déclaré le nouveau ministre des Affaires générales dans une interview exclusive à Le360. La rencontre a eu lieu dans son bureau -au lendemain de la nomination du gouvenement Benkirane II-, dans un climat chargé d'émotion, pour lui, en premier lieu, qui avait du mal a retenir son émoi devant les personnes de son entourage qui se succédaient à tour de rôle auprès de lui, les larmes aux yeux, pour le saluer et lui dire Adieu.
"Je ne reconnais pas ceux qui dirigent actuellement l'Istiqlal. Mais je reste toujours istiqlalien jusqu'aux os", a-t-il insisté, affirmant que l'essentiel pour lui est d'avoir "la confiance du roi. Je l'ai toujours eue, cette confiance". "Dans mes nouvelles fonctions, je serai un proche collaborateur du chef du gouvernement; Znined au même poste était proche d'Ahmed Osman, Taieb Bencheikh était le collaborateur de Maâti Bouabid, Talbi Alami était le bras droit de Driss Jettou, et moi je suis un ministre de Abdelilah Benkirane".
"J'ai fait mon job"
Au ministère de l'Education nationale, un "département sensible qui gère 6,5 millions d'élèves", "j'ai fait mon job. J'ai brusqué les mentalités. Je ne regrette rien. Je n'ai pas effacé les acquis, je les ai renforcés. Grâce à Sa Majesté le roi et je le remercie pour l'occasion en or qui m'a été donnée de réaliser beaucoup de choses dans ce ministère", a-t-il martelé, en essuyant d'un revers de la main les souvenirs de certaines critiques. "Tout homme politique qui ne subit pas la critique est un homme politiquement effacé, mais il y a une réalité que beaucoup oublient; on ne peut pas mettre fin aux grèves sans mettre fin au dysfonctionnement dans la maison", a souligné cet homme qualifié d'audacieux même par ses adversaires politiques. "Je n'oublierai jamais cette image quand, le 4 janvier 2012, en arrivant pour la première fois au ministère, des manifestants huaient et insultaient devant ce département mes deux prédécesseurs (Khchichen, Mme El Abida). Je me suis demandé toute de suite si le même sort me serait réservé à mon départ. Je remercie Dieu, j'ai réglé l'origine du mal".
Moi, proche du PJD ?
"En 2013, les grèves se sont arrêtées, les programmes ont été totalement couverts, les examens ont eu lieu en temps et en heure, la triche a diminué, et la violence a été combattue", a poursuivi El Ouafa avant d'ajouter, en tirant sur sa énième cigarette : "on me reproche d'avoir fait trop de choses à la fois. Mais je suis de ceux qui croient que si vous ne faites rien dans les trois mois qui suivent votre nomination, vous n'allez rien faire après". Un "ministre de l'Education nationale, dans n'importe quel pays du monde est éjectable de son siège à tout moment", a-t-il précisé. Et El Ouafa d'ajouter qu'il est "capable de se défendre lui même. On dit qu'on m'a soutenu et que je suis proche du PJD. Du n'importe quoi, je suis moi-même, je me défends moi même et j'appartiens à moi-même, à mon roi et ma patrie et à mon boulot, c'est tout".
"Je me retrouve maintenant aux Affaires générales, un département sensible, un autre rendez-vous avec l'histoire. Je me retrouve dans un ministère en conformité avec les études économiques que j'ai faites. Je vais continuer sur la même ligne des choix économiques tracés par le Maroc depuis longtemps", a tenu à préciser l'homme connu pour ses sorties humoristiques. "Nous voulons avoir un pays stable économiquement avec un flux régulier des investissements qui rentrent au pays. Nous nous devons de ne pas oublier le côté social, d'améliorer ses conditions en évitant surtout de répéter les très mauvaises expériences du passé" (émeutes). Et El Ouafa de conclure sur une note positive : "j'ai laissé des marques indélébiles au ministère de l'Education nationale".