Des sources très proches du cercle des concertations soulignent que le remaniement ministériel prévu pour les prochains jours serait dominé par les technocrates. La liste des candidats ministrables transmis au cabinet royal comporte certes des noms affiliés à des partis mais ils sont tous «secondés» par des profils apolitiques. Autant dire, ajoutent les mêmes sources, que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, aurait privilégié les technocrates. Ces derniers seraient au nombre de 12 sur les 23 portefeuilles retenus dans une coalition gouvernementale qui ne compterait que quatre partis. Il est donc fort probable que l’UC en soit exclu et pourrait donc rejoindre le PPS qui a choisi de se ranger du côté de l’opposition.
Certains dirigeants de l’UC ont piqué une grosse colère quand ils ont appris que leur parti ne serait représenté que par un seul portefeuille dans le deuxième gouvernement El Othmani. La plupart d’entre eux sont des proches de Mohamed Sajid qui récusent que leur parti soit «sous tutelle» dans le prochain gouvernement. Ces derniers font allusion aux tensions existant au sein du groupe parlementaire commun regroupant le RNI et l’UC. Certains «destouriens» ont toujours contesté l’emprise qu’exercent sur leur parti les dirigeants des Indépendants sous la conduite d’Aziz Akhannouch.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 4 octobre, qu’en plus de la présidence du gouvernement, le PJD disposerait de 6 portefeuilles ministériels, le RNI en occuperait 3 et l’USFP et le MP hériteraient d’un portefeuille chacun. Un dirigeant de l’UC a toutefois exclu la sortie de son parti du gouvernement sachant, précise-t-il, que les partis restants ne disposent pas de majorité au sein de la chambre des représentants. Commentant le retrait du PPS du gouvernement, le secrétaire général adjoint du PJD, Slimane El Amrani, a souligné que «le PJD respecte le PPS et s’enorgueillit de sa relation avec ses dirigeants ainsi que de la coopération entre les deux partis au niveau gouvernemental. Un partenariat qui avait pour seul objectif la défense des intérêts du pays»
Dans un message posté sur son compte Facebook, El Amrani a affirmé que «le secrétaire général du PJD et le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, avait toujours exprimé son attachement à ce que le PPS demeure au sein de la coalition gouvernementale». Le PJD a par ailleurs défendu les cadres du parti en considérant que tout militant doté de compétences a «le droit de bénéficier d’un portefeuille à l’instar des autres candidats». Les islamistes mettent en garde contre l’éloignement des citoyens de la politique sous le prétexte de défendre les technocrates.