El Othmani accuse les syndicats de bloquer le projet de loi sur le droit de grève

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Revue de presseKiosque360. Expliquant le blocage du dialogue social, notamment sur ses volets consacrés aux projets de loi sur la grève et sur les syndicats, le chef du gouvernement s'en est pris aux syndicats.

Le 25/05/2021 à 19h53

C’est une sortie médiatique qui ne devrait pas trop plaire aux syndicats. Pour justifier l’absence de résultats concrets dans le cadre du dialogue social, le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, en impute la responsabilité à certaines centrales syndicales.

Dans son édition de ce mercredi 26 mai, Al Ahdath Al Maghribia revient sur le passage, la veille, d’El Othmani devant la Chambre des conseillers, lors de la traditionnelle séance plénière mensuelle sur la politique générale du gouvernement. Une séance consacrée cette fois-ci au dialogue social. Et pour le chef de l’Exécutif, si celui-ci ne donne pas encore les résultats escomptés, c’est parce que certains syndicats font tout pour le bloquer, en ne faisant pas preuve de réactivité quand il le faut.

Pour prouver ses dires, El Othmani a donné l’exemple du projet de loi organique sur le droit de grève et du projet de loi relatif aux syndicats professionnels, à propos desquels certaines centrales n’ont même pas daigné réagir, en transmettant leurs remarques au ministère de l’Emploi.

Selon le quotidien, seules trois centrales syndicales ont jusqu'ici transmis leur vision sur ces projets. Il s’agit de l'Union nationale du travail au Maroc, bras syndical du Parti de la justice et du développement (PJD), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) affiliée à l’Istiqlal, ainsi que l’Union marocaine du travail (UMT), qui est toutefois revenue sur ses remarques, en sollicitant le retrait de la note qu’elle avait soumise au Parlement. 

Selon Al Ahdath Al Maghribia, les autres syndicats ne sont pas vraiment d’accord avec le gouvernement sur la manière avec laquelle il gère ces dossiers. D’un côté, certaines déplorent que ces projets de loi soient programmés dans le contexte particulier de la crise sanitaire. Elles accusent ainsi le gouvernement de tenter de profiter de la situation actuelle pour faire passer des textes «bâclés».

D’autres refusent de leur côté de discuter du projet de loi sur le droit de grève, avant celui régissant le travail des syndicats. En tout cas, ces divergences de points de vue témoignent de la rupture qui s’est installée entre ces centrales qui ne parlent plus aujourd’hui de la même voix, ce qui était l’une de leur force par le passé.

En effet, jusqu’à il n'y a pas si longtemps, elles adoptaient globalement la même position concernant le projet de loi organique sur le droit de grève. Elles réclamaient tout simplement son retrait car il ne répondait pas aux attentes. Elles réclamaient ainsi de nouvelles négociations tripartites, incluant donc la CGEM, avant de soumettre un nouveau texte.

Aujourd'hui, le gouvernement enjoint donc les syndicats à régir. Si la balle est dans leur camp, il reste à savoir comment ceux-ci vont réagir à cette sortie médiatique du chef du gouvernement, qui n'a pas été vraiment tendre envers eux.

Par Fayza Senhaji
Le 25/05/2021 à 19h53